Je montre de temps en
temps avec beaucoup de plaisir ma ville à qui le demande. Autrement dit, je
suis un ‘greeter’. On me fixe de plus en plus souvent rendez-vous aux
Guillemins. Ce blog décrit une balade de la gare à la Boverie. La seconde
partie ira de la Boverie au centre ville. Ma visite commence à la gare même, qui est
d’ailleurs plutôt une œuvre d’art qu’une gare! C’est Calatrava lui-même qui le
dit: « Si on est dans la gare on ne regarde plus la forme mais on est
dans l’espace
, on a pénétré à l’intérieur
de l’œuvre d’art
. » Le BBC appelait– à juste titre – les
Guillemins “his latest sculpture”. Cliquez ici pour mon blog sur le sujet (en néerlandais)

Une balade sous le signe des révoltes

On associe  facilement le terme ‘Cité
Ardente’ aux supporters du Standard, mais en fait c’est le titre d’un roman
historique de 1905 du comte Henry Carton de Wiart, qui réfère à l’incendie de
Liège par Charles le Téméraire. La Cité est restée ardente ; l’esprit de
révolte est toujours là, en nous en avons des témoins en briques et en béton devant
la gare. La maison Rigo au bout de l’Esplanade en gestation est là parce qu’un comité
d’action demande le maintien de cet immeuble témoin du style Mosan. Notre maire
Willy Demeyer s’en prend aux associations qui militent pour la sauvegarde de ce
bâtiment se trouvant pile poil dans l’axe Boverie-Guillemins. On pourrait lui rappeler
que pour Calatrava la Tour des finances de Fedimmo aussi est dans le chemin. En
2016 l’auditeur du conseil d’État a rejeté le recours des chemins de fer
(lisez : Calatrava) contre la tour de Fedimmo….Peut-on imaginer un
dialogue architectural plus évocateur que cette gare, cette tour et cette
maison Rigo ?
Par contre, la tour Rosen sur notre droite est toujours là parce qu’elle est
classée depuis 1959. Le noyau de la tour date de 1516 ; la maison est agrandie au XVIIe siècle
par la famille Rosen qui donnera son nom à cette bâtisse. Jusqu’en 1870, année
du comblement des douves, la maison était dotée d’un pont-levis.

photo Line Hedebouw

Tout ça ne doit pas nous faire oublier que tout le quartier des Guillemins
est aussi un terrain de bataille pour des promoteurs immobiliers. Fedimmo prévoit
un nouveau quartier d’affaires, sur la parcelle de 12.000 mètres carrés que
possède à côté de sa tour : 35.000 mètres carrés de bureaux, de logements
et – un peu – de commerces (Ls 14/11/2013). Qualifié – un peu vite, tant les exigences
environnementales sont vagues – d’écoquartier par l’ex-ministre écolo Henry.
La SNCB a lancé de son côté une étude d’incidence pour la construction de
60.000 mètres carrés de bureaux rue du Plan incliné.


Et le groupe liégeois Circus est parti de sa
salle Circus  de la place des Guillemins (le
métier de base du groupe Ardent est les salles de jeux) pour racheter petit à
petit neuf bâtiments : le café L’Express, le célèbre café Le Century,
suivi de la Brasserie et de l’Hôtel du Midi. On poursuit dans la rue des
Guillemins avec l’Hôtel Métropole, puis l’Hôtel des Nations. Deux petits
bâtiments ensuite occupés par un night-shop et une cordonnerie. Et enfin, le
non moins célèbre restaurant Le Duc d’Anjou. Sans oublier à l’arrière de tous
ces bâtiments, la miroiterie Maretti. La surface globale du site est d’environ
5.000 m2 au sol (Ls 3/10/2012). 5000 m2 au sol, et quelques mètres grignotés
sur le domaine public : le

projet présente une rupture d’alignement important
au niveau de la rue des Guillemins, avec un cube de verre qui ressort.
A multiplier par le nombre d’étages : il n’y a pas de petits profits. Circus
veut y construire un ensemble immobilier ‘cohérent’ qui comprendra un hôtel de
100 chambres, des surfaces commerciales au rez-de-chaussée, des bureaux (11.500
m²) et des logements aux étages. Et bien sûr un important parking.  Je croyais que ce promoteur jouait dans la
cour des petits par rapport à Fedimmo ou Infrabel. Un peu naîf de ma part.. Un
des administrateurs – privé – chez Immo-Circus Wallonie est Philippe Buelen. Ca
lui rapporte 2.000 euros par mois. Ce cdH est le chef de cabinet du ministre
wallon Maxime Prevost. Il est cité dans le scandale Publifin. Il est aussi administrateur
de Newin et président faisant fonction de la Sogepa (LLB 18/1/2017). Immo-Circus, Infrafel, Fedimmo: ça fait beaucoup de bureaux ! Mais ça
pose surtout la question : comment amener ces milliers de gratte-papiers
sur leur lieu de travail. Bien sûr, il y a la gare. Mais le REL (Réseau Express
Liégeois) est postposé à chaque tour de vis budgetaire. Et le montage financier
PPP pour le tram vient d’être refusé par l’Europe…

Un nouvel axe : de la gare vers
le centre commercial Médiacité

La Ville et Infrabel se
disputent depuis une décennie sur cette esplanade. Les deux se sont mis
d’accord sur un axe de la gare à  la Mediacité,
de l’architecte
Ron Arad. Calatrava a eu ses fontaines et sa pelouse. La Ville a soutenu Fedimmo. On a inauguré en 2016 d’abord le nouveau musée de la Boverie, et
ensuite la nouvelle passerelle, pièce maitresse dans ce dispositif.  Et on a même trouvé des fonds pour rénover la
tour cybernétique de 52 mètres de haut de Nicolas Schöffer. En même temps on a
essayé d’apaiser le trafic sur les quais. Dont il faudra peut-être réaménager
une partie pour le Tour de France 2017… Faire et défaire, ça crée de l’emploi…

Greisch et la belle liégeoise

La ‘Belle Liégeoise’
est l’oeuvre du bureau d’ ingenieurs Greisch,
et l’atelier français de Michel Corajoud. René Greisch est décédé
en 2002, et c’est son bureau qui a participé à la construction par lançage du
pont de Millau: deux kilomètres et demi au-dessus de la vallée du Tarn, en
France. Le bureau a aussi collaboré avec Calatrava. Heureusement : suite à
leurs calculs la structure a été alourdi de 30%. Comme je viens de dire :
on peut prendre Calatrava comme artiste, mais on a intérêt à le faire encadrer
pour la technique…
Le pont de Wandre de Greisch
(1987)  a été classé patrimoine
historique
majeur en 1993, à peine six ans après sa construction. Ce pont a un
jumeau, à Ben Ahin. Techniquement Ben Ahin est encore plus intéressant :
le tablier a été construit parallèlement à la Meuse en même temps que la
construction du pylône. Après la mise en tension des 40 haubans, l’ouvrage a
été amené dans sa position définitive par rotation autour de l’axe du pylône.
D’un poids total de 16000 T, c’est l’ouvrage le plus lourd mis en place par
rotation à l’époque de sa construction. Mais pourtant, Ben Ahin n’est pas
reconnu comme monument.
pont de Wandre – photo Ernst Van Loon
Dans le cadre des journées du patrimoine 2012,
le Bureau Greisch a présenté une exposition, DANS le pont de Wandre même. A
cette occasion les éditions Mardaga et Prisme ont sorti « Les Missions de
l’Ingénieur – Le bureau Greisch ». En 2015 Greisch a eu encore une
exposition au Grand Curtius, avec un nouveau livre « René Greisch,
ingénieur architecte », par Pierre Henrion.
La ‘pièce d’essai’ de René Greisch a été
le viaduc de Remouchamps (939 mètres) sur l’autoroute E25. Les ponts à Lixhe
et  à Lanaye (1982), c’est lui. Le pont
de Hermalle de 1985 est reconnu le « plus bel ouvrage d’art en acier de
Belgique » (1986) et distingué par le prix de la Convention européenne pour la
construction métallique (1987). Et le nouveau pont
d’accès à la plateforme multimodale du
Trilogiport
d’Hermalle est sûrement promis à des prix aussi. 
http://www.pbase.com/ernst/renegreisch
voici une série de belles photos de ses ponts.

Théroigne, amante du carnage, excitant
à l’assaut un peuple sans souliers

La Belle Liégeoise
était aussi le surnom de
Théroigne de Méricourt, qui a
joué un rôle dans la Révolution Française.
Cette féministe avant la lettre a appelé en 1792 à former un bataillon d’amazones.
Charles Baudelaire écrivait dans Les Fleurs du
Mal
 : « Avez-vous vu Théroigne, am
ante du carnage, / Excitant à l’assaut un
peuple sans souliers, / La joue et l’œil en feu, jouant son personnage, / Et
montant, sabre au poing, les royaux escaliers ? »
Fille de Pierre Theroigne, laboureur à Xhoris et d’Élisabeth Lahaye, de
Marcourt dans le pays de Liège, elle s’enfuit de ce milieu familial pour
devenir dame de compagnie d’une
femme
du monde d’origine anglaise,
madame Colbert. Elle rencontre ainsi un castrat italien, Giusto
Fernando Tenducci.
Je n’en aurais pas parlé si en passant je n’avais pas appris que la castration,
tout en étant illégal et interdit par l’église, n’a pas empêché l’église
catholique de faire appel à des ‘castrati’ jusqu’en 1902. Cecilia Bartoli  a fait un cd sur les castrati.
Et encore pour la petite histoire : Tenducci avait été marié en 1766. Il
avait réussi à faire annuler ce mariage avec l’argument que ce mariage n’avait
jamais été consommé.
Mais revenons à Théroigne que nous retrouvons
en 1789 dans Paris révolutionnaire où elle tient un
salon où se retrouvent Sieyès, Camille Desmoulins, Pétion, Brissot, Fabre
d’Églantine etc. qui la

Theroigne de Mericourt Felix Labisse 1971

surnomment « la Belle Liégeoise ». Fin 1790 elle croit
fuir ses créanciers et rentre dans son pays natal. Mauvaise idée : elle s’y
fait arrêter en février 1791 par les autrichiens qui la considèrent comme une
révolutionnaire dangereuse. On l’interroge dans le fort de Kufstein et ses
‘Confessions’ sont même publiées en 1792, en cinq parties, s’il te plait.
Strohl-Ravelsberg a publié en 1892 ‘Les Confessions de Théroigne de Méricourt,
la belle Liégeoise’, sur base du procès-verbal inédit de son arrestation au
pays de Liège, qui fut dressé à Koufstein (Tyrol), en 1791, et , d’après une
autobiographie écrite au crayon par Théroigne et reposant aux Archives de
Vienne.

Le journaliste Raymond Haine a écrit sur cette base une pièce de théâtre en
guise de réhabilitation de cette belle Liégeoise, présentée comme une femme à l’existence
libertine, injustement baptisée la Jeanne d’Arc impure. Lors des manifestations
commémoratives du bicentenaire de la Révolution, Elisabeth Roudinesco se basera
sur ce texte intéressant à plus d’un titre pour un livre.


Manifestement l’empereur autrichien Leopold II et son chancelier Kaunitz ont géré cette arrestation comme une affaire d’état. Et
ils la libèrent. On pourrait penser qu’ils la jugeaient inoffensive, voire
déréglée. Mais pourquoi ils lui remettent alors un beau viatique ? Cela n’est
compréhensible que dans l’hypothèse où ils espèrent qu’elle soutiendra la
fraction belliciste de Danton… J’ai dit qu’elle se faisait entretenir à Paris
par Brissot, dénoncé par Camille Desmoulins dans ses pamphlets ‘L’Histoire des Brissotins’ et ‘ Jacques Pierre Brissot démasqué’. Desmoulins accusait
les Girondins d’entretenir des relations secrètes avec les Prussiens à l’époque
de la bataille de Valmy (20 septembre 1792) et

d’une entente secrète avec les
puissances étrangères. Le fait était avéré : Brissot appartenait au comité
anglo-prussien qui avait fait place au comité autrichien créé par
Marie-Antoinette d’Autriche en 1791.
Certes, c’est Machiavellique, et cette hypothèse
suppose que notre ‘aventurière’ avait quand même une influence certaine, du
moins dans l’esprit de Léopold et de Kaunitz, qui étaient loin d’être des
imbéciles et qui avaient d’ailleurs acceuillis dans leurs Etats de Brabant le
révolutionnaire liégeois Gosuin, après la restauration du Prince-Evêque. Selon
certaines sources elle aurait joué un rôle dans la révolution brabançonne
aussi. A l’occasion, je vais un peu approfondir cet aspect. 



Toujours est-il que le 26 janvier 1792, elle fait
une entrée triomphale à Paris où, favorable à la guerre, comme Danton et les
Girondins, elle tente de créer une « phalange d’amazones ». Les Montagnards de
Robespierre s’opposent à cette guerre qui ne saurait que de plonger la jeune république
dans la défaite et la restauration.

 Le 13 mai
1793, elle est prise à partie par des femmes jacobines – les Tricoteuses – qui
la traitent de brissotine, de girondine, la dénudent et la fessent
publiquement. Certains expliquent l’origine de sa

folie par cette fessée. Mais
elle peut s’expliquer aussi par sa neurosyphilis. Entre 1812 et 1817, elle est
examinée par le médecin aliéniste Jean-Étienne Esquirol qui en fait son
portrait. Elle meurt à l’hôpital de la Salpêtrière en 1817 après avoir passé les
23 dernières années de sa vie à l’asile.
Théroigne était certes une aventurière, voier
même un agent double,  comme on voit dans
toutes les révolutions. Mais son influence est loin d’être négligeable, même
s’il est difficile de faire la part des choses, vu le tas de mythes qu’on a
tissé autour de sa personne, dans les noyaux royalistes comme chez les
révolutionnaires. Encore deux siècles plus tard
Daniel Bensaid, un des
leaders de mai 68, en rajoute une couche en publiant une lettre non décachetée de Théroigne de Méricourt, datée du 8 thermidor retrouvée dans les papiers du
Robespierriste Saint Just, décapité le 10 thermidor. Il n’y avait plus personne pour décacheter la lettre
de Théroigne : « Citoyen
Saint-Just, je suis toujours en arrestation. Je vous ai écrit pour prier de
m’envoyer deux cents livres et de venir

Mlle Thérouène

me voir ; je n’ai reçu aucune
réponse. J’ai mille choses à vous dire. Il faut établir l’union ; il faut
que je puisse développer tous mes projets, continuer d’écrire ce que
j’écrivais. J’ai de grandes choses à dire. Je n’ai ni papier, ni lumière, ni
rien… Je suis fâchée de n’avoir jamais pu vous parler avant mon arrestation. Je
me suis présentée chez vous. On me dit que vous étiez déménagé… Je puis encore
tout réparer, si vous me secondez …
 »

Cette
lettre est citée par Élisabeth Roudinesco dans son livre ‘Théroigne de
Méricourt’ de 1988, p. 161.  Je n’en
conteste pas l’authenticité. Mais elle ne fait que de brouiller la position de
Théroigne entre Montagnne et Gironde.
Tout ça pour vous rendre compte à quel point il est difficile de rendre
un jugement objectif de son rôle.
Mais couvrons lors de notre balade ce jugement de l’histoire par le
manteau de l’amour en retenons que notre belle liégeoise était une révolutionnaire.
Il faut la part de mythe dans le nom d’une passerelle qui prendra sa place à
côté de celle de la Régence ou celle de Hennebique que nous verrons de l’autre
côté de la Boverie..
portrait de Théroigne par J-E Esquirol

Jean-Etienne Esquirol médecin aliéniste fait réaliser ce portrait en 1816, à La
Salpétrière. Elle est alors âgée de 54 ans. Elle meurt l’année suivante. Il
publie ce portrait dans Les Maladies mentales, en 1836
Cliquez ici pour son message AUX  48  SECTIONS. 

La Boverie : what’s in a name ?

L’architecte Rudy
Ricciotti nous a fait un nouveau musée, la Boverie,
en
collaboration avec le cabinet liégeois p.HD
. Enfin, pas tout à fait nouveau. Ricciotti a créé
une extension d’un bâtiment qui date de l’expo universelle de 1905. Il l’a fait
avec beaucoup de respect pour ce patrimoine. Au point même qu’il a proposé,
avec le lyrisme qu’on lui connaît, de classer ses fondations, “premier bâtiment
avec des pieux Franki
”.
Notre architecte a à son palmarès le Mucem à
Marseille. Il a créé une grande aile vitrée face à la Meuse, de 1 200 m², avec
des vitrages hauts de 7,5 mètres, posée sur des pilotis et intégrant des
colonnes en forme de troncs d’arbres comme ceux qui longent le fleuve. Il rêve
« de la laisser allumée toute la nuit pour que cette aile soit comme un
sourire adressé à Liège”. Le problème est que ce projet de 27,6 millions
d’euros a jusqu’à maintenant juste servi comme cafet. Lors de l’expo ‘En plein
Air’ l’aile vitrée était quasi vide, avec seulement deux petits cubes dans
lesquels on a placé des tableaux. L’expo suivante ‘Rue de Boétie’ ne l’utilise
pas du tout…
la nouvelle aile de la Boverie: un cafet?
Jusqu’à maintenant elle n’a servi que pour des
réceptions. L’architecte explique que pour son aile vitrée il y verrait plutôt
de la sculpture. N’aurait-on pas discuté avec lui ce qu’on allait mettre
dedans ? Selon Paul Hautecler, l’architecte associé à Rudy Ricciotti,
« au départ le nouveau musée avait été conçu pour de l’art
contemporain ». Ricciotti: “Entre deux expos, il faut le laisser vide pour
qu’on y fasse la fête
(LLB 6/5/2016). A cette heure, c’est même pendant les
expos qu’on y fait le vide

Une statue du ‘sulfureux’ Jef Lambeaux

Devant le musée, côté roseraie, une statue de
Jef Lambeaux.
Le faune mordu
avait été exposée en 1903 au Salon triennal de Bruxelles et, un
an après, à l’Exposition internationale des Beaux-Arts de Düsseldorf et à
l’Exposition universelle de Saint-Louis, où elle remporte une médaille. En
1905, l’Exposition universelle de Liège voulait l’installer à la Boverie. Elle
reçoit les éloges  notamment d’Auguste
Rodin, mais s’attire les foudres du journal catholique « La gazette de
Liège » et du vicaire Schoolmeesters. On renvoya l’œuvre qui se cassa en
chemin. L’Etat en fit faire néanmoins un autre exemplaire. Le conseiller communal
Charles Magnette, soutenu par l’échevin des Beaux-Arts Alfred Micha, préconise
l’achat de l’oeuvre pour réparer l’outrage fait au sculpteur anversois.
« Le faune mordu » est acquis par la Ville de Liège et intègre ainsi
les collections du Musée des Beaux-Arts. Il faudra attendre les années 50 pour
que la statue soit installée dans la roseraie du parc de la Boverie.

On doit au ‘sulfureux’ Jef Lambeaux  la
statue de Brabo à Anvers, et le pavillon des passions humaines au
Cinquantenaire dans un bâtiment d’Horta. Les « passions humaines » étaient
une commande publique et l’Etat, fier du résultat, en fit un double en plâtre
exposé dans nombre d’expos universelles. A Bruxelles aussi Lambeaux s’attire
les foudres des « culs serrés ». Jean Delville eut « un haut-le-cœur devant un groupe aussi
colossal que nauséatif de grasses hétaïres de ruelles de ce Michel-Ange du
ruisseau
« . Le pavillon fut fermé jusqu’il y a peu. Le plus piquant fut
quand le roi Baudouin offrit un bout du parc du Cinquantenaire pour y bâtir une
mosquée et que les religieux y découvrirent avec horreur la saine sensualité de
ces bacchantes.
« La Nymphe du Bocq » aussi, qui trône
aujourd’hui devant l’Hôtel de Ville de Saint-Gilles, resta dans ses caves
jusqu’en 1976 à cause de « bons esprits » du XIXe siècle qui la
jugeaient trop indécente
(llb 29
novembre 2008)
.

 

Zie dezelfde wandeling in het nederlands http://huberthedebouw.blogspot.be/2016/12/wandeling-door-de-vurige-stede-luik-van.html