Balade au Bernalmont sur le sentier des terrils
maison médicale E-mail: herstal@mplp.be
, avenue Ferrer 26 à Herstal. Un dicton dit : « Une pomme par
jour éloigne le médecin pour toujours ». Mais une petite balade à pied
aussi est bonne pour la santé. Notre maison médicale fait aussi dans le
préventif ! La balade se fait en partie sur des chemins de terre, qui
pourraient être boueux par temps pluvieux. Il y a aussi un dénivellé de +- 40
mètres.
découvrirons le tunnel cyclo pédestre et le Ravel Rail qui longe la voie SNCB
près du terril. Nous suivrons un tronçon du Sentier des Terrils qui suit sur 300 km le jalonnement des terrils,
de Bernissart à Blegny-Mine. Sauf si c’est indiqué autrement, les infos
viennent de la brochure « la voie des botis » de mon ami Walthère Fransen et de « La
Libre seigneurie de Herstal », de Collart-Sacré..
Le Ravel Rail
tunnel cyclo pédestre aménagé par Infrabel, face au sentier des Renards, et le
Ravel Rail qui longe la voie SNCB près du double terril Bernalmont – Belle Vue.
Grâce à celui-ci, nous pourrons aller tout droit à pied ou vélo de la gare de
Herstal-Marexhe jusqu’à l’Esplanade St
Léonard à Liège. Les Ravels ( Réseau Autonome de Voies Lentes) sont
« des voies de communication
autonome réservée aux déplacements non motorisés, et réunissant des conditions
suffisantes de largeur de déclivité et de revêtement pour garantir une
utilisation conviviale et sécurisée à tous les usagers de toute capacité ».
pas parfait : au lieu d’avoir une rampe comme le prévoyait le permis, Infrabel
nous a mis 3 escaliers de 20 marches.
découvert une veine de charbon apparente. En fait, c’est une veinette que même
nos houilleurs du Moyen Age ont jugé non exploitable. Mais la veinette a quand
même été baptisée « Beguine ». Une deuxième est cachée sous la bâche installée
par Infrabel contre les éboulements. Elle s’appelle « Halballerie». Cette veine
a été exploitée par la Bacnure où elle se retrouvait à -227 m. ! Pour être
honnête, ce n’est pas tout à fait une découverte puisque ces veines en
affleurement, donc visible en surface, ont été repérées lors de la construction
de la tranchée du chemin de fer, au XIX° siècle. L’Association pour l’étude de
la Paléontologie et de la Stratigraphie houillères a publié en 1958 une Echelle
stratigraphique des terrains recoupés en affleurement puis dans les travaux
souterrains de la Concession Belle-Vue et Bienvenue, qui se situait de l’autre
côté du chemin de fer, où se situe maintenant « La Marée ». Jusqu’à
la profondeur de 600 mètres, une soixantaine de veines de charbon sont nommées,
dont une vingtaine sont de dimensions exploitables.
Le Sentier des Terrils
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de la Petite-Bacnure jusqu’à a Citadelle- photo lambda guy |
de Bernissart à Blegny-Mine.
Terrils jusqu’aux iguanodons de Bernissart !
fronton ‘1923’ abritait le machiniste et le treuil de la mise à terril du
charbonnage de Belle Vue. La mise à
terril se faisait par skips. Un skipsest un wagonnet roulant sur la voie inclinée du terril, les roues arrière étaient doublées de façon à produire le culbutage automatique du skips lorsque celui-ci est arrivé au sommet du terril. Voir face à la
maisonnette au pied de la haie une borne minière marquée BV (Belle Vue).
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terril Bacnure |
des Oiseaux était dénommée précédemment chemin des Pucelles, parce que s’y
trouvait le bur ‘delle Pucelle’. La houillère « de la Vierge Marie »
exploitée vers 1700 aurait ensuite été dénommée par analogie « de la
Pucelle ». Le bur de la Pucelle
avait une profondeur de 47 mètres et exploitait la veine de charbon dénommée
« Loup ». Mon ami Franco Trentin a encore joué dans les ruines des usines Pieper et y a vu un puits de mine avec des échelles en acier qui descendaient fort bas. Je lui ai appris 50 ans plus tard qu’il était devant le trou de la Pucelle….
Tous ces puits de
moins de 80 mètres datent d’avant l’introduction des machines à vapeur. Dans
les premiers burs à bras il était impossible d’évacuer l’eau en dessous des
graviers du lit de la Meuse. Les burs à chevaux n’ont pas fondamentalement
changé la donne (on a eu aussi des ânes, chiens lévriers ou des moulins à vent
qui actionnaient une roue motrice). Ces petits puits ont été repris par la
société de Grande et Petite Bacqueneure (une bacnure est une galerie de
communication en roche, horizontale ou inclinée).
Vignes. Cette « rue » est bordée de cerisiers du Japon, avec de part
et d’autre les ruines d’une cité de pavillons.
Cette cité fut construite par le charbonnage en 1947 pour y loger ses
travailleurs étrangers. Les 20 pavillons
de la rue de la Crête étaient réservés aux familles. Tandis que les pavillons de la rue des
Petites Roches étaient aménagés en phalanstère pour les
« célibataires ». En réalité,
ces « célibataires » étaient pour la plupart mariés mais venus en
Belgique sans leurs familles.
Crête en empruntant le passage situé à gauche ou par le passage situé face au
n° 46 de la rue des Vignes. Les terrils sont composés de pierres de bacnure et
de bosseyement, des pierres du lavoir, des cendres des chaudières et toutes
sortes de déchets de la surface.
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La veine Béguine le long du Ravel Rail |
On y
trouve aussi des petits morceaux de houille, des escarbilles [houilles
incomplètement brûlées], des morceaux de schiste charbonneux, des vieux bois,
des morceaux de rondins et des brindilles de garnissage et parfois même des
morceaux de houille. Le terril de Belle-Vue a un volume de 1.300.000 m3 et une
hauteur de 80 m. Il a été chargé
jusqu’en 1968. Il s’est couvert
naturellement de bouleaux, sauf ses versants sud-est et est qui ont été plantés
de robiniers. Le terril de Bernalmont
est de forme conique et digité, caractéristique des terrils chargés par
l’emploi de skips, avec au sommet un culbuteur et des glissières. Le terril de Bernalmont a un volume de
3.000.000 m3, une hauteur de 84 m, une masse de 4,9 millions de tonnes et il
occupe une surface de 11,50 hectares. Il
fut chargé de 1920 à 1971. Quand on voit des photos de l’expo de 1939 on se rend compte que le gros a été chargé après la deuxième guerre, au point
de se recouvrir.
2 salles de bain pour le directeur-gérant ; une salle de bain pour l’ingénieur ;
une douche pour le maître ouvrier ; 1 évier pour le mineur
Les immeubles n° 104 à 124, 134 et 136 de la rue des Petites
Roches, le N° 50 de la rue Bernalmont et le château dans le parc de Bernalmont ont
la typologie classique de l’habitat minier.
Le château de Bernalmont, demeure seigneuriale, fut achetée en 1919 par
le charbonnage de la Grande Bacnure pour y loger la famille de son
directeur-gérant. Le château est équipé
de 2 salles de bain. Au 50 rue
Bernalmont, la maison d’un ingénieur, il y avait une salle de bain. Au 134, rue des Petites Roches, la maison
d’un maître ouvrier était équipée d’une douche.
Du 104 au 124 rue des Petites Roches, 3 pavillons de 4 logements
construits après la guerre pour y loger les mineurs italiens, équipement : 1
évier (avec 1 robinet d’eau froide).
Jusqu’à 24 familles d’émigrés italiens logèrent dans ces 12
pavillons. Au 136 un taudis humide dont
le dernier occupant était un mineur de nationalité grecque et sa famille.
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Ajouter une légende |
Le château a été acheté à l’époque pour 708.500 F. Cette
même année 1919 la Grande Bacnure a acheté 43 maisons ouvrières, qu’elle payait
entre 5 et 6.000 Francs la maison.
jardin du n° 137, invisible de la rue, se trouve une pierre gravée : V B des
INNOCENTS / Grande Bacnure / 60 M / Date de Remblayage 1971 . Le Vieux Bur des
Innocents a une profondeur de 60 mètres.
Une carte dressée en 1773 situe 3 burs.
Un, dénommé aussi bur al Chavée, est situé à gauche en montant la rue H.
Nottet. Les deux autres sont situés de
part et d’autre de la rue des Petites Roches.
Le troisième bur des Innocents est à l’intérieur de l’actuel parc du
château de Bernalmont. En 1891 le charbonnage de la Grande Bacnure construisit
« aux Innocents » huit maisons pour y loger son personnel.
À Bernalmont
L’usage régulier de la houille, dénommée aussi charbon de
terre par opposition au charbon de bois, remonte pour Herstal à 1325, quand
l’hôpital St Mathieu à la Chaîne, propriétaire de la ferme de La Préalle,
donnait au chevalier Hubert de Bernalmont l’exploitation de la grande veine de
Sept Pieds contre redevance d’un panier sur cinq ou d’un panier sur sept,
suivant que l’exploitation du charbon était faite au-dessus ou en dessous du
niveau de la nappe phréatique.
Bernalmont au Bouxhtay. C’est dans ce
bur abandonné qu’on a retrouvé en 1426, le cadavre du chanoine Lambert Dathin,fils d’un tribun populaire, assassiné par Jean de Bernalmont. Les Dathin étaient affiliés au Bon Métier des Houilleurs,
qui, «quant ilh sont tous assembleis, ilh sont bien seize cens ou dois mille
hommes, ayant voix et portant les armes».
le site désaffecté de la houillère de Gérard Cloes de la Grande Bacnure. Ce
charbonnage doit son surnom à un des ses maîtres nommé Gérard Cloes. A 75
mètres du début de la rue du Baron, sur le côté gauche en descendant, à la
jonction d’un passage venant de la rue des Petites Roches, se trouvent les
vestiges d’une ancienne cheminée d’aération. La cheteute avait à sa base un
emplacement pour le toke-feu (espèce de brasero destiné à activer l’aération). L’aération au fond d’un puits de mine de
quelque importance est faite par circulation d’air. L’air
frais entrant dans la mine par le puits
d’exploitation passait par les galeries pour enfin remonter à la surface par le
puits de retour d’air. Cette circulation
de l’air était activée par des ventilateurs et guidée par des portes. L’ouverture
de ces portes était très longtemps assuré par des gosses. Cette cheteute a été
détruit en 1990 pour laisser place au golf. Seul subsiste aujourd’hui le mur de
soutènement situé le long des premiers mètres de la descente de la rue du
Baron.
l’Ancien Régime, la propriété du sol comportait celle du trefonds (sous-sol). Une
première entorse à ce droit est l’œuvre d’Ernest de Bavière qui dans son édit
de conquête donnait des droits à celui qui démergeait des mines noyées. Mais le
gros coup est donné par la Révolution Française qui en 1791 nationalise les
trefonds et les donne en concession. La vente des Biens nationaux par la
République Française comportait aussi quantité de terrains que déhouillaient
des congrégations religieuses de toutes
sortes. Le régime des concessions, ces ventes de biens
nationaux et les machines à vapeur ont été un coup de fouet pour la
concentration. La société charbonnière de la Grande Bacnure fut fondée en
1824. La Petite Bacnure s’installe en
1836 sur un terrain qui appartenait jadis au séminaire (la ferme ‘Charlemagne’
est en fait la ferme du séminaire). Cette concession comprenait les burs
Crompire, Chaye Cheval, Godin, Crève Cœur, Nanoux, Perleau, Lagnot, Gaspard,
Corbeaux (tous au Bois Gilles), Grise Pire, Lognon, Micha, Cérisier Rosset,
Cheteure, Radoux, Moulin Radoux, Baptiste, Xhufnalle, trou Mahot et Lourtie. Le
bur Cheval, le bur delle Garde de Dieu (1693), le bur Froment (1765) situés à
Bernalmont furent repris dans la concession de la Grande Bacnure, avec les
Pucelles et les Innocents que nous avons déjà mentionnés.
Tombe du puits n°3 Grande Bacnure |
Le 27 février 1847 un grave accident à la Bacnure y causa
plusieurs morts. Servais Lovinfosse du Bouxhtay reçut de l’Administration des Mines une somme de
75 francs pour le dévouement dont il avait fait preuve en se portant au secours
des victimes.
inférieures du charbonnage, 29 mineurs périrent noyés. Il y eut devant les grilles du charbonnage
des scènes déchirantes et la direction du charbonnage fit appel à la
gendarmerie pour contenir la foule. Les
gens attribuaient la responsabilité de la catastrophe au directeur de la
houillère. Celui-ci, pour économiser les
3 francs par jour qu’il payait à un foreur, ne faisait plus procéder aux
sondages réglementaires. Le sondeur
enfonçait dans la couche de charbon un forêt de 12 à 15 mètres de long de façon
à vérifier la présence d’eau. A Liège l’eau était un ennemi plus redoutable que
le grisou, surtout à cause des galeries abandonnées remplies d’eau, suite à une
exploitation régie par le droit du sous-sol privé.
1885, la Bacnure devient Société Anonyme.
Elle avait jusqu’alors exploité successivement les veines de charbon
Pestay (à 46 mètres de profondeur par rapport au niveau de la bure), Houlpay
(57 m.), Grande Veine de la Xhorre (72 m.), Maret (118 m.), Raignon (127 m.),
Massi Veine (150 m), Grande Veine (180 m.), Couteau (201 m.), Beguine (215 m.),
Halballerie (227 m.), Blanche Veine (262 m.). Aujourd’hui ces concessions
existent toujours à l’état latent. Et il y a des concessions à tiroir datant de l’ancien régime où une
concession était donnée pour une veine bien précise. La Belgique de 1830 n’a
pas voulu léser les propriétaires de ces concessions.
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Belle-^Vue et Bernalmont dessin Zeehond |
En 1920,
suite à la fusion de la Petite et Grande Bacnure, on réunit les différents
sièges par un tunnel qui partait d’un étage inférieur du puits de la Petite
Bacnure, à – 30 mètres, pour arriver à – 47 mètres au puits de Gérard Cloes et
de là aboutir à Coronmeuse dans la rue J. Truffaut entre les maisons nos 49 et
53. A la paire inférieure rue Derrière
Coronmeuse une partie de la production est lavée. Dans le tunnel le charbon
était convoyé par rame de berlines tractée par un cheval et les dernières
années par locomotive. De même dans l’autre
sens pour les pierres résidus du lavoir destinées à la mise à terril.
1960, mais subsista en tant que siège annexe jusqu’à la fermeture en 1971. Voir
à une centaine de mètres du carrefour, face à l’entrée du château sur le
terrain de golf , deux pierres portent la mention : BACNURE N°2 / GC. / 441 m /
1971. L’autre mentionne: BACNURE N° 3 /
GC. / 253 m /1971.
Rue du Baron : Le retour d’air.
Au carrefour de la
rue Henri Nottet et de la Lavaniste-Voie, il y avait autrefois une
prairie dénommée « la prairie des chevaux aveugles ». Notre kiné Sara y
a fait construire. C’est là que le charbonnage mettait au vert ses chevaux de
fond. A partir du XVIe siècle, des manèges à chevaux faisaient tourner les
roues d’extraction. Ce n’est qu’entre
1815 et 1820 que la traction chevaline est utilisée dans le fond. Au début ils restaient quasi à demeure dans
le fond, puis à la faveur des congés payés instaurés en 1936, ils étaient
remontés assez régulièrement. Le rapport dressé par la Ligue de défense des
chevaux de mine, invitée par le charbonnage de la Petite Bacnure, précise que
les chevaux en liberté étaient bien soignés, bien traités et
« heureux de la récompense qui leur
était accordée après une semaine de labeur« . Au charbonnage de
Milmort il était assez fréquent que des ouvriers soient mis à l’amende pour
mauvais traitements infligés aux chevaux.
Pour le seul charbonnage de Cheratte, de 1931 à 1956, au moins 56
cadavres de chevaux furent remontés du fond de la mine (Le
destin des chevaux de mine, Ed. par la Ligue pour la défense et la protection
des chevaux de mine, Liège, 1938).
puits n° 2 Gde Bacnure Golf |
Nous contournons et traversons le golf via un chemin vicinal
(le golf a essayé en vain de le supprimer) pour rejoindre la rue des
Houillères et la liaison Ravel Meuse – Ravel Liers. Le paysage autour de la chapelle de Bouxhtay date de 1250 et est pour les experts qui ont travaillé sur le Schéma de Structure Communal le
plus beau paysage de Herstal.
dans la Rue du Lévrier. Au bur du Lévrier un chien lévrier actionnait une roue
motrice d’une pompe d’exhaure. A droite dans la
Rue de Vottem nous pouvons voir dans la végétation du talus de la rue, à
1 m. des limites des jardins des immeubles 36 et 24 une pierre gravée H / P. H
B V / 120 M / 1961. Le Puits de Haute
Belle Vue avait une profondeur de 120 mètres.
En 1961, il fut comblé et recouvert d’une dalle de béton surmontée d’une
pierre. Avant cette date il était
simplement recouvert d’une voûte faite de pierres. Peu de temps avant que le puits ne soit
comblé, la voûte présentait des fissures et menaçait de s’écrouler.
Sauveur, le premier bourgmestre de Herstal, a déménagé suite à la réfection du
mur. Mais le poète wallon Guillaume Delarge, et le bienfaiteur des pauvres Louis
Demeuse y sont toujours. Tout comme Oscar Beck et la statue
symbolisant la liberté qui trône au-dessus de sa tombe. Cet Oscar Beck était un
ami intime de Célestin Demblon. En 1875 ce jeune militant de la première
Internationale travaille à l’administration communale de Liège où il est suspendu
avec privation de traitement suite à son activité militante. Il tombe gravement
malade en 1891 et s’établit à Herstal où il meurt en 1894. « D’un
désintéressement absolu, il consacra un certain nombre d’heures à gagner son
pain quotidien. En dehors de ce temps, il refusait tout travail rétribué, pour
consacrer son temps à la diffusion de ses idées. Il attribuait l’origine de sa
pleurésie qui amena sa mort à l’âge de 44 ans au refroidissement à la sortie d’un
meeting au casino Charlemagne, avec Demblon et Wagener. La patronne du Casino qui se rend compte qu’il
s’agit d’un meeting révolutionnaire fit couper les gaz en criant : ‘c’est des moudreus dai ! C’est des
assasins ! ‘. Faute de lumière, la salle fut évacuée (Collart-Sacré, La Libre seigneurie de
Herstal, tII). On peut se rendre compte de la sympathie qu’il avait
auprès des travailleurs du fait que le
Conseil communal lui attribue une concession gratuite en avril 1896, malgré
sa courte présence à Herstal, et donne son nom à la place en décembre 1913. Le
monument a été payé par souscription auprès des sympathisants socialistes.
au cimetière de Foxhalle. Delsaux est notre Viollet le Duc liégeois. Comme
Violet le Duc il n’y va pas de main morte dans ses ‘restaurations’. Il démolit
tout le flanc du Palais des Princes Eveques construit en 1526 par Arnold van
Mulken, pour y pousser la palais provincial, un bâtiment néogothique. Pourtant, quelques années auparavant, un projet pour
démolir cette aile orientale avait été rejeté par l’opinion publique. Le
ministre de l’Intérieur Van
de Weyer avait été obligé d’organiser un
concours gagné par le jeune architecte provincial Jean Charles Delsaux. Delsaux
prétendait que «moins la main de
l’architecte sera visible, plus il y aura de mérite». Il démolit donc toute
une aile du Palais. Il faut reconnaître néanmoins que cette intervention
‘lourde’ peut passer inaperçue… Viollet-le-Duc aussi partait du principe
que « restaurer un édifice, c’est le
rétablir dans un état qui peut ne jamais avoir existé à un moment donné ». Delsaux
a habillé la cathédrale St-Paul, romane au départ, d’un décor néogothique. Un
siècle et demi plus tard, on paye ses pots cassés. Saint Paul va subir de très
gros travaux de rénovation : dix ans, des millions d’euros, financé à 95 %
par la Région wallonne, le reste à charge de la Fabrique d’église (4 %) et de
la Province (1 %) qui, on le sait peu, est propriétaire de la
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cathédrale. « La
dégradation des corniches et pinacles est liée à la transformation de la
cathédrale par l’architecte Delsaux au 19e siècle. Nous récoltons aujourd’hui
les problèmes inhérents à ces ajouts » (LLB 13/5).
entretien). Connu par les amateurs d’armes pour ses pistolets de poche Bayard, Pieper
a aussi fabriqué dès 1934 la Mitraillette 34 pour l’armée belge. En 1940 une
direction allemande supervise la production de mitrailleuses lourdes pour la
Luftwaffe. Le 22 mai 1918 une escadrille de 6 avions
bombardait les établissements Pïeper. Ils ratent leur cible mais tuent
Cathérine Bulton dont le mari était en Angleterre. Elle fut enterrée à
Foxhalle. Après l’armistice son mari apprend cette mort tragique ; il perd
la raison et accuse les autorités d’avoir fait exécuter cette attaque. Il fut
interné à saint Trond où il merurt en 1925. En 1929 Herstal donnait le nom de Cathérine
Bulton à une nouvelle rue dans son quartier, entre la rue des Vignes et la rue
de Vottem (Collart-Sacré, La Libre
seigneurie de Herstal, éd. Thone, 1927 p.100). En 1944, les AEP reprennent difficilement leurs activités. La faillite
suit en 1953. Les bâtiments ont été détruits en 1957.
Sources
le château du Bouxhtay .
1927 tII p.80-87