La Chartreuse et son fort hollandais : un patrimoine menacé, mais aussi méconnu (ou menacé parce que méconnu)
La Chartreuse et son fort
hollandais : un patrimoine menacé, mais aussi méconnu (ou menacé parce que
méconnu)
Sur le site de la Chartreuse, le fort hollandais est probablement un des
éléments patrimoniaux le plus menacé. Pourtant, il est unique. Ce fort fait
partie de la barrière Wellington, un ensemble
de 21 forts, dont 19 en Belgique. Tous ces forts ont été construits à
neuf, en démolissant les fortifications antérieures. Certains de ces forts,
comme Huy, Namur et Dinant, sont encore en très bon état (au moins la partie
centrale); mais, pour des raisons que j’explique plus loin, c’est à peine si on
mentionne leur appartenance à cette barrière Wellington. On préfère évoquer
Vauban, parce que c’est plus facile : la plupart des gens s’imaginent
quelque chose avec Vauban. Notons qu’il y a quand même un demi-million de
visiteurs à Waterloo. Si la plupart associent la butte au vaincu, les touristes
anglophones connaissant quand même Wellington.
Dans d’autres endroits on visite les souterrains comme s’il s’agissait de
grottes.
Pourtant, avec un petit effort pédagogique, on pourrait faire parler ces
vestiges. Vauban, c’est sexy : c’est l’homme qui conçoit un fort et qui
l’assiège. Mais la ligne Wellington pourrait l’être tout autant. Des forts sont
construits par Wellington, vainqueur de Napoléon ; à une époque où le vainqueur
fait tout, en tant qu’ambassadeur du Royaume uni à Paris, pour restaurer le
Royaume de France de Louis XVIII et donc de ménager la France royale.
Certains ont fait cet effort pédagogique. En 1981 le Centre Liégeois
d’Histoire et d’Archéologie Militaire sort un livre « pour que ne se perde pas le fruit des
efforts consentis dans la préparation d’une expo « Liège et le Royaume des Pays Bas, une place
forte dans un ensemble défensif, 1815-1830 ». Cette exposition que
comptait organiser le CLHAM coïncidait avec le retrait définitif des troupes
belges de la caserne de la Chartreuse. Elle aurait permis – je cite le CHLAM –
de sensibiliser l’opinion publique au sort réservé à cet antique site défensif
qui témoigne de la maîtrise des Hollandais dans l’art de la fortification. Mon
petit blog prend ainsi la relève de ceux et celles qui se tracassaient en 1981
– à juste titre – pour l’avenir su site…
F. Balace trace, dans « La
Barrière belge (1815-1830). Les fortifications et les hommes. La fameuse ‘barrière
de fer’ », le contexte politique du nouvel équilibre européen d’alors. J.
Liénard décrit, dans «La situation politique et militaire en 1814-1815 »
comment ces grands travaux, d’où la volonté de relance économique n’était pas
absente, ont coûté près de deux cents millions de francs. Les plus coûteuses
furent : Mons, vingt-cinq millions, Charleroi quatorze millions, Ostende et Ath
douze millions chacune, Namur près de
onze, Liège avec la Citadelle et la Chartreuse pour dix millions de francs. J.
Liénard évoque dans « Le fort de La Chartreuse, création hollandaise (1818-1823)
à Liège » comment le lieutenant Cambier établit son logement et ses
bureaux dès septembre 1817 dans la maison du notaire Léonard-Joseph Lambinon, alors bourgmestre de
Grivegnée, qui l’occupait encore fin août 1817.
La plupart de ces forts ont été démilitarisés vers 1850, quand la jeune
Belgique commençait à élaborer une autre doctrine de défense, autour d’un
réduit national à Anvers. Et le rapport de forces entre les grandes puissances
qui avaient vaincu Napoléon avait changé. Les Anglais ne sont plus les alliés
des Prusses qui s’arment pour la guerre franco-allemande de 1870.
En plus, le fort hollandais de la Chartreuse ne paye plus de mine. Pourtant,
il a été un des derniers à être démilitarisé, et même après cette
démilitarisation il a servi de caserne jusque tard au XXième siècle. Au-dessus
des deux étages d’origine l’armée belge a encore érigé deux étages ; de
toute manière, le visiteur ne voit pas la partie souterraine ; ce qui fait
que ces beaux restes ne parlent pas à l’imagination. Sans compter que la plupart
des bastions ont disparus. Mais on peut les faire parler, et cela ne coûte pas
nécessairement des sommes folles.
Des forts érigés contre un ennemi imaginaire, faits pour
durer cent jours,
Ces forts sont érigés contre un ennemi imaginaire: la France républicaine. Les
alliés ont remis LOUIS XVIII sur le trône. Celui-ci est choyé par le vainqueur Wellington
qui le considère comme un homme qu’il faut à tout prix épargner, pour éviter un
nouveau sursaut révolutionnaire. Ces forts sont dirigés contre les révolutionnaires
français qui pourraient relever la tête et rappeler un nouveau Napoléon. Une
réédition de ses cent jours…
forts sont d’ailleurs faits pour durer cent jours, construits sur deux lignes
de pénétration des deux puissances censés contenir la France : la Prusse
et l’Angleterre. Dans une convention secrète du traité d’Aix de 1818 les alliés définissent qui
devra occuper telle forteresse lors d’une éventuelle attaque Française. Les troupes britanniques devront débarquer à
Ostende et Anvers et ensuite occuper les citadelles d’Ostende, Nieuport en
Ypres, ainsi que les fortifications le long de l’Escaut, à l’exception des
citadelles de Tournai et d’Anvers. Les citadelles van de Dinant, Namur, Huy et
Liège et les forts de Charleroi, Mariembourg et Philippeville sont pour
les Prusses.
Des forts hollandais ?
Cette ligne a été construite sous la direction
directe du Royaume Uni de Grande Bretagne et de Wellington. Il n’est donc pas
correct de les appeler ‘forts hollandais’.
Ils se trouvent sur le territoire du Royaume Uni des Pays Bas. Difficile
d’éviter la confusion avec le Royaume Uni de la Grande Bretagne.
réuni les Pays-Bas du nord et du sud, ainsi que la principauté de Liège, en un
seul Etat : un Royaume-Uni, avec Guillaume Ier d’Orange comme souverain. Selon
les historiens flamands Maarten Van Ginderachter, Koen Aerts et Antoon Vrints,
la traduction officielle en français utilisé au Congrès des vainqueurs de
Vienne serait «le royaume des Belgique».
Mais je n’ai retrouvé cette dénomination chez aucun autre auteur et j’utilise
donc à contre-cœur le terme ‘forts
hollandais’, par facilité, même si il aurait été plus correct de parles des
forts du Royaume Uni.
certes pas un exemple de démocratie, mais il ne s’agissait pas d’impérialisme
hollandais. Tout en étant une créature des anglais, ce Royaume Uni des Pays Bas
avait une certaine base sociale au sud ET à Liège, avec notamment le grand
Orangiste John Cockerill qui met le blason orangiste ‘Je Maintiendrai’ à l’entrée de son château de Seraing.
Ceci
dit, il est vrai que la Hollande s’était soulevée très tôt contre les Français,
après Leipzig, tandis que les belges n’avaient pas bougé. Le prince d’Orange,
réfugié à Londres, était rentré en Hollande dès le mois de novembre 1814, en
accord avec les Anglais. Et le principe d’une barrière Wellington était décidé.
Napoléon est déchu par le Sénat le 3 avril 1815. Deux semaines plus tard, le
16 mars 1815, Guillaume-Frédéric d’Orange-Nassau, prince souverain des Pays-Bas
Unis, déclare « que tous les pays y
appartenant forment, dès à présent, le Royaume des Pays-Bas, pour être ainsi
possédés par lui et ses légitimes successeurs et prendre le titre de roi, et
ajouter à ce dernier celui de duc de Luxembourg, à cause des relations
particulières que cette province est destinée à avoir avec l’Allemagne ».
Sa joie est de courte durée : Napoléon débarque en Provence et Louis
XVIII, le protégé de Wellington, doit s’exiler. Malgré cela, le Congrès de
Vienne continuera ses travaux comme si de rien n’était et l’Acte final du 9
juin décrète l’intégration des Départements réunis au Royaume uni des Pays-Bas.
Ces neuf départements réunis sont les départements français issus des Pays-Bas
autrichiens et de la Principauté de Liège réunis par la Convention nationale
française en 1795 à la France. Quant aux
Pays-Bas du sud, ils avaient été cédés par l’Autriche à la France après le
Traité de Campo-Formio de 1797.
Les Pays-Bas du nord et du sud, ainsi que la principauté de Liège, sont donc
réunis en un seul Etat : le Royaume-Uni des Pays-Bas. C’est ce nouvel état qui
devra construire et entretenir la barrière Wellington.
Ce royaume pas si uni se disloque quinze ans plus tard et le Royaume de
Belgique ‘hérite’ de cette ligne.
Sans enthousiasme : le nouveau royaume est déchiré entre des francophiles,
anglophiles et germanophiles qui ont par la force des choses une conception
différente de ce que devait être la défense. C’est probablement la raison
pourquoi cette ligne est tombée dans l’oubli, ou plutôt a été nié par les
historiens de la jeune Belgique : le sujet était trop controversée.
Un bilan des guerres de mouvement
Cette ligne de défense est donc remise en question quelques années à peine
après son achèvement. Ce qui ne veut pas dire que le concept n’était pas
cohérent. Seulement, le rapport des forces entre les alliés avait changé. Cette
barrière se voulait la synthèse des guerres de Napoléon qui avait développé la guerre de
mouvement. En se basant sur cette expérience Wellington préconise la construction
de 21 toutes nouvelles forteresses censées faire tampon en attendant les
mouvements des alliés. Et il ne lésine pas sur les moyens. Là où le Pré Carré
de Vauban était un bricolage et transformation des citadelles existantes, les
forts ‘hollandais’ ont été construits ab nihilo.
Les premiers scandales immobiliers capitalistes
La ligne Wellington est aussi intéressante dans la mesure où l’on voit à
l’œuvre les tout premiers promoteurs capitalistes, avec les premiers scandales
immobiliers. Les précurseurs de Matexi et d’Immo Chartreuse. Suite à ces
scandales le constructeur de cette ligne, le Lieutenant Général Krayenhoff,
connaît une fin tragique.
devenir la couronne sur son œuvre de fortifications est devenu une tare. En 1828
le magasin à poudres tout neuf d’Ypres s’écroule, suite à des malversations
avec les entrepreneurs et ses officiers de génie. Le lieutenant-colonel ingénieur
Lobry est condamné à 20 ans de bagne. Idem à Ostende ou le capitaine-ingénieur
Pasteur est condamné à un an de prison et son lieutenant adjoint Van Duyn six
mois. Le directeur de la direction des Fortifications, général-major Hennequin,
se suicide en prison. Krayenhoff est mis en accusation. Il évite une
condamnation mais on supprime sa fonction d’inspecteur-général.
les expropriés s’organisent pour traire au maximum la vache à lait de ce
Royaume Uni.
un peu en détail pourquoi cette ligne a été remise en question
presqu’immédiatement après son achèvement, en 1830.
1818 : un protocole militaire secret
Christophe Bêchet décrit très bien dans son article « La Meuse comme « Barrière? Regards croisés
sur une frontière stratégique entre la France et l’Allemagne (1870-1914) »
comment le protocole militaire secret
d’Aix-la-Chapelle signé le 15 novembre 1818 stipula qu’en cas de guerre avec la
France, aussitôt le casus fœderis déclaré, les forteresses méridionales du pays
devraient être gardées par une coalition anglo-prusso-batave (Revue belge de Philologie et
d’Histoire Année 2013 pp. 1155-1186).
constituer une immense place d’armes,
capable de recevoir au moment d’une guerre avec la France les troupes et
le matériel nécessaires aux opérations alliées. Les troupes hollandaises
occuperaient en première ligne Menin, Tournai, Ath, Mons et Bouillon. Elles
surveilleraient en outre l’embouchure de l’Escaut à Anvers et le passage de la
Meuse à Maastricht et à Liège.
tiendraient à l’ouest les forteresses d’Ostende, Nieuport, Ypres et celles
situées sur l’Escaut (Audenarde, Gand et
Termonde) à l’exception donc de la citadelle de Tournai et de la place
d’Anvers. Les troupes prussiennes, à l’Est, défendraient les citadelles de Huy,
Namur et Dinant ainsi que les places de Charleroi, Mariembourg et Philippeville.
Une divison de tâches qui posait déjà des problèmes au départ, puisque la Prusse prétendait annexer la rive droite de la Meuse. En 1815
Guillaume I est tout content d’annoncer que: ‘toutes les parties de la Belgique
qui ont appartenu autrefois à l’Autriche ont été placées sous mon souveraineté ».
Mais comme le pouvoir est au bout d’un fusil (ce n’est pas Mao qui a inventé cela
la Hollande était très méfiant envers l’allié
Prussien encombrant…
Selon F. Balace une troisième ligne couvrait Flessingue, Breda, Venloo avec
Maastricht comme partie avancée. A ce que je sache, Maastricht faisait partie
de la ligne de pénétration attribué aux Prusses et on y est en train de
restaurer une partie de cette forteresse.
Aucune des
forteresses de la ligne Wellington ne subira l’épreuve du feu. Peu de systèmes
de fortifications ont connu une vie aussi brève. A peine achevés, l’utilité des
forts est remise en question.
Dès 1830, la Révolution belge
bouleversa ses plans militaires.
Le 4 octobre 1830, le
Gouvernement provisoire proclame l’indépendance de la Belgique. Six mois plus
tard, le 17 avril 1831, un protocole secret fut signé à Londres par les
plénipotentiaires d’Autriche, de Grande-Bretagne, de Prusse et de Russie qui reconnaissaient la disproportion du
nombre des forteresses eu égard aux faibles ressources du jeune Royaume de
Belgique.
les alliés proposèrent au ministre belge Sylvain Van de Weyer une convention
des forteresses qui réclamait la destruction des places de Menin, Ath, Mons,
Philippeville et Mariembourg. Le Roi des Belges devait entretenir constamment
les autres.
démolition devaient être terminés pour fin 1833.
série de raisons (budget, géopolitiques), le démantèlement n’est entamé que
vers 1850. Léopold Ier prépare un revirement complet de la stratégie militaire.
La commission militaire de 1848 avait désigné Anvers comme le «réduit national ». Les travaux très
coûteux poussaient évidemment au démantèlement de la plupart des autres places
fortes.
que les considérations budgétaires ont été les rapports de force entre les
alliés de Waterloo. La stratégie de converger avec ces alliés contre la France
révolutionnaire avait vécu.
Léopold profita du
climat international tendu au lendemain du coup d’État bonapartiste du 2
décembre 1851 pour débloquer des budgets en faveur des fortifications d’Anvers. En 1859 le
Parlement avalisa le projet de Grande Enceinte élaboré par l’officier du Génie
Henri-Alexis Brialmont. Le ministre de la Guerre le lieutenant-général Chazal
déclarait : «Lorsque les démolitions
reconnues indispensables seront terminées, notre système permanent de défense
se composera d’une grande position stratégique pouvant servir à l’armée de base
d’opération et de point de refuge en cas de revers. Des places de Diest et de
Termonde couvrant la ligne du Rupel, du Demer, de la Dyle et de la Nèthe nous
assureront la défense de nos deux grands fleuves ».
réclamait des effectifs considérables. La réforme de 1868 fixera l’effectif
nécessaire de l’armée sur pied de guerre à 100.000 hommes. Or, 55.000 de ces
hommes étaient assignés à la seule garde d’Anvers. Pour Chazal donc, ce réduit
national signifiait à terme l’abandon des autres places fortes du pays, y
compris les citadelles de la Meuse (Liège, Huy et Namur). Il est vrai que ces
citadelles étaient obsolètes suite aux progrès foudroyants de l’artillerie
rayée.
difficilement auprès d’une partie de l’opinion publique, notamment wallonne.
La Prusse devient une menace, et la future triple Entente se dessine (France,
Russie, RU). Brialmont commença à travailler sur la modernisation les antiques positions
de Liège et de Namur: «Après avoir pourvu
à la défense extérieure d’Anvers, le Gouvernement devra demander des fonds pour
compléter et améliorer les fortifications de Namur et de Liège, deux places
qui, dans une future guerre entre la France et l’Allemagne, pourraient avoir un
rôle important à jouer ». Ces fortifications ne sont pas une
réhabilitation des forts dits hollandais : ceux-ci sont démilitarisés
partout.
La ligne de pénétration des Prusses
des Prusses dans « het zuidelijk frontier »: Liège, Huy, Dinant et Charleroi.
s’occuper aussi de Mariembourg et Philippeville. La ville de Luxembourg était
pour la Confédération germanique (Deutscher
Bund, dont Guillaume d’Orange était membre en tant que duc de Luxembourg et du
Limbourg).
Ces forts n’avaient pas le même poids. Les voici en ordre d’importance, en
millions de florins
Charleroi 6.5
Namur 5.1
chartreuse 2.7
Liège citadelle 2
Huy 0.5 Dinant 0.4 Marienbourg 0.3 Philippeville 0.3 Bouillon 0.05
Le classement du site de la
Chartreuse en 1991
Commençons donc par
les vénérables restes du fort ‘hollandais’ de la Chartreuse. En 1983, au moment où l’armée envisage de quitter définitivement la
Chartreuse, il y avait à Liège encore une certaine conscience de sa valeur
patrimoniale. La Ville propose pas moins que 138 modifications à son plan de
secteur pour éviter le dépeçage du site par les promoteurs. Certes, en 1989 le
plan de secteur de Liège affecte 14,67 ha du plateau en Zone d’Aménagement
Communal Concerté (ZACC), mais cela n’empêche pas qu’un Arrêté Ministériel
classe, deux ans plus tard, en 1991, le fort hollandais et l’ensemble du site à l’inventaire du
patrimoine immobilier culturel (IPIC) :
« Le fort fut construit de 1818 à
1823 d’après les plans du major H. Camerlingh. Construction en étoile
comprenant principalement cinq bastions et cinq demi-lunes, dont ne subsistent
plus aujourd’hui que le 5e bastion appelé « réduit » et des vestiges
des ouvrages extérieurs. Maçonnerie principalement en brique renforcée de
calcaire aux soubassements, pilastres d’angle et encadrements des baies. Accès
primitif au « réduit » au sud, par un portail en calcaire de style
néo-classique daté de 1818 : vaste cour fermée à l’est par trois ailes de
bâtiment de style classique, abritant la caserne, de deux niveaux à l’origine,
exhaussées par la suite. A l’ouest, intéressante poudrière comprenant trois
salles voûtées; la salle centrale couverte d’un plafond dont les poutres
reposent sur des corbeaux de calcaire».
envisage de financer une fondation en cédant des zones d’extension d’habitat à
un promoteur immobilier et en récupérant des matériaux dans les bâtiments
postérieurs à l’occupation hollandaise…
une partie en vente publique, et la divise en trois lots. Un de ces trois lots
comprend le fort hollandais. On peut se demander, quinze ans plus tard, si ce saucissonnage
n’a pas été une stratégie mûrement réfléchie pour ruiner ce qui reste du fort…
1818 les expropriations de la
Chartreuse
![]() |
Maison lambinon en 2006 |
L’ironie de l’histoire veut qu’au moment même
de la construction du fort, des promoteurs et entrepreneurs peu scrupuleux
étaient déjà présents.
bonne partie les vaincus – les français – qui paieront la Barrière Wellington. Une
partie des 700 millions de francs d’indemnité de guerre de la France était destinée aux vingt forteresses:
28,3 millions de florins. La Grande-Bretagne s’engageait généreusement pour 22,6
millions de florins, et les contribuables belges et néerlandais payèrent 35,2
millions. Une flopée d’entrepreneurs s’enrichissent avec l’expropriation de l’ancien hameau de Péville: « Vu le rapport de notre Commissaire général de
la guerre nous avons décidé et décidons : de consacrer une somme de deux
millions cinq cent mille florins pour la construction du fort de La Chartreuse
à Liège et les achats (propriétés privées)« .
Jacques Liénard décrit dans son « Hameau de Péville, histoire de la Chartreuse » comment les pacifiques
occupants du minuscule hameau de Péville ont refusé les offres d’indemnisation
lors de l’l’expropriation, avec notamment L.-J. Lambinon, notaire, propriétaire
de la «Maison Lambinon» portant
l’inscription mystérieuse «Café Clermont»;
elle a survécu à l’édification du fort hollandais, aux transformations
militaires de 1939 mais pas aux promoteurs des années 90.
La Citadelle de Sainte Walburge
Je n’ai pas eu le temps d’étudier la citadelle de Sainte-Walburge.
Le même Camerlingh qui s’est occupé de la Chartreuse lance un projet de
reconstruction en 1817. On exproprie et rase la chapelle Sainte-Balbine, la
porte Sainte-Walburge et le bastion du Clergé. Les bastions 1 et 2 entièrement
reconstruits sont séparés de l’enceinte par une place d’armes de 10 m de
largeur. Deux lunettes couvrent le Fond-Pirette, le plateau de Sainte-Walburge
et le Fond-des-Tawes. Pour couvrir les courtines 3-4 et 4-5, deux demi-lunes
sont construites. Le glacis mesure 35 à 40 m côté campagne et 10 m côté ville
où il rejoint la pente de la colline.
Huy
A Huy aussi le Fort a été construit entre 1818 et 1823 sur le site de l’ancien
château, le « Tchestia« ,
démoli en 1717. Ainsi que le rappelle
une inscription en néerlandais au dessus de la porte d’entrée, la première
pierre du fort actuel fut posée le 6 avril 1818 par le lieutenant-colonel H. Camerlingh. C’est le même qui supervise les travaux de la Chartreuse. Son adjoint à Huy est
le capitaine ingénieur A. J. Anemaet.
touristiques : « le fort actuel fut construit
avec l’aide des Hollandais en 1818. Les travaux durèrent 5 années ».
pour les canons. La plus grande partie se trouve sur la couche inférieure du
bâtiment, dans les caves. Au pied de la citadelle, sur le front qui domine les
routes de Namur, une rangée supplémentaire de casemates. Le troisième grand
côté surplombe la vallée du Hoyoux. Au cours du siège du 17ème siècle, la
citadelle avait été bombardée plusieurs fois de ce côté. Ce front a une couche
de casemates seulement. La citadelle accueillait 600 soldats et était armée de
34 canons et de 16 mortiers.
le fort, défendu par vingt canonniers invalides, fut occupé sans résistance par
une bande de Hutois qu’entrainait un batelier surnommé Mamé.
font partie de l’ennemi interne : les républicains du « Risquons-tout »,
en 1848. Ils bénéficieront très vite de mesures de clémence, et
furent rendus à la liberté.
maigre pour construire un projet touristique autour. Ce qui explique que la
ville de Huy qui avait ‘hérité’ le fort est toute contente de le refiler en
1880 à l’Etat qui réintègre le fort dans
le système défensif de la Meuse en 1914.
allemand Die Woche le fort de Huy ne fut pris qu’après d’héroïques assauts des soldats du Kaiser. La vérité est toute autre car les
Allemands sont entrés dans Huy l’arme à
la bretelle, l’armée belge l’avait
désaffecté. Les allemands l’utilisent comme camp disciplinaire. Après
l’armistice le fort devient un centre d’hébergement pour soldats russes
blessés.
activités touristiques afin de visualiser le panorama de la ville.
allemands y sont internés après avoir franchi la frontière belge. Le 10 mai
1940, ces soldats passent du régime d’internés à celui de prisonniers de
guerre. Pas pour longtemps évidemment.
Jusque là on est dans
l’anecdotique. Mais pendant la deuxième guerre le fort est utilisé par les
Allemands comme centre d’internement pour des prisonniers politiques. Plus de 6
500 patriotes y sont internés, soit
plus du double de détenus qu’à Breendonk. À partir du 22 septembre 1941, le fort de Huy
est également utilisé comme camp de transit avant la déportation vers des camps
de concentration, principalement Vught et Neuengamme.
de pareille forteresse plantée sur un éperon rocheux extrêmement escarpé,
culminant à 160 mètres d’altitude? Et pourtant… Mon cama Maxime Tondeur s’est
penché sur l’incarcération – et l’évasion manqué – du député Julien Lahaut au
fort de Huy du 22 juin au 20 septembre 1941, date à laquelle il fut déporté
dans le camp nazi de Neuengamme.
Soviétique. En Belgique, la Gestapo et les feldgendarmes jetèrent tous les
communistes et militants antifascistes dans des camps qu’ils avaient installé à
Breendonck et à Huy, dont le député Julien Lahaut qui constatera que sur les
500 à 600 hommes arrêtés les 21 et 22 juin 1941, et internés à Huy, 35
seulement restaient encore en vie à la fin de la guerre…
août, Lahaut et Terfve arrivent à sortir par la seule meurtrière est encore
accessible, celle par laquelle entrent dans le fort les fils de l’éclairage
électrique. Elle s’ouvre à huit mètres du sol. Il importe de se laisser glisser
le long du mur et de sauter dans le vide. Lahaut heurte les fils électriques,
reçoit la décharge et est projeté dans le vide. Frappé par un évanouissement, il
tombe dans une roncée inextricable où une demi-heure plus tard, les patrouilles allemandes le découvriront, le
rouent de coups et l’abandonnent à demi-mort au milieu de la place d’appel. Ils
le jettent ensuite dans un cachot obscur où il passera plus de huit jours.
la Saint sylvestre 1943, les partisans armés libérèrent la prison de Huy. Voir
À la Libération, le fort
est transformé en centre d’internement pour inciviques. C’est donc à juste
titre qu’un Musée de la Résistance et des Camps de Concentration s’y installent
en 1992.
femme enchainées, dont l’union brise les chaines : ‘nous étions enchaînés et c’est tous ensemble que nous avons vaincu’.
Cet œuvre du statuaire Marceau Gillard
fut inaugurée en 1975 (Province de Liège- N° 262 Tourisme oct.1978). Le même sculpteur réalisera la ‘naissance de Liège’ du Pont des
Arches (1948), ainsi que le monument aux victimes de Grâce-Berleur, tuées lors
des événements de la Question Royale.
l’exposition universelle de Bruxelles en 1958, un téléphérique est construit àHuy, comme à Dinant.
rouille, n’étaient plus aptes à assurer la sécurité. L’installation ferme
provisoirement en 2003, le temps de faire les travaux nécessaires. En 2006 l’exploitation
a reprise jusqu’en 2012, avec un tragique crash d’hélicoptère. Fin
2012, une étude « Requalification du site
du téléphérique, du fort et du Mont Mosan » est commandée par la SPI et le
CITW au bureau d’étude JNC 2016 qui
définit un master plan téléphérique
droite« , explique Joseph George, l’échevin du Tourisme. Le coût de la
réhabilitation du téléphérique est estimé à 6.200.000 euros.
relance touristique est peut-être une occasion de remettre en valeur
cette barrière Wellington, sans contester l’aspect ‘Musée de la Résistance’ d’ailleurs peu développé…
La citadelle de Namur : quand un Guillaume d’Orange rase
le Fort d’Orange de son ancêtre Guillaume d’Orange III
hollandais. Trois forts détachés sont construits, un seul nous est parvenu. Le
fort antérieur construit par l’ingénieur hollandais Menno van Coehoorn et assiégé
par Vauban avait été démantelé en 1782 par l’empereur Joseph II. Le roi
Guillaume d’Orange rase ce qui reste du Fort de son ancêtre Guillaume d’Orange
III pour y installer trois lunettes dont deux subsistent aujourd’hui.
192 transactions et 85.540 florins.furent nécessaires pour exproprier les
terrains, dont certains avaient été acquis par des particuliers lors des
démilitarisations antérieures par les gouvernements autrichiens et français. L’Intendant
général se plaint en mars 1817 que plusieurs propriétés sont évaluées à
des prix trois à quatre fois plus élevées que celui d’achat (Le Colonel A.
Gany, La reconstruction de la citadelle de Namur sous Guillaume F, roi des
Pays-Bas problèmes techniques,
financiers et domaniaux).
l’enceinte bastionnée est démantelée et remplacée par des boulevards ceinturant
le centre-ville, entre 1861 et 1864.
Namur, une attraction touristique de premier plan
Le 8 juillet 1891, Léopold II signe l’arrêté
déclassant la citadelle, les terrains sont cédés à la ville à la condition
qu’elle ne les aliène pas à des particuliers. En 1914 et en 1940, la citadelle
servira encore de poste de commande pour la position fortifiée de Namur (comme
la Chartreuse a servi de poste téléphonique pour Eben-Emael).
attraction touristique de premier plan : 42.961 personnes ont pris un
ticket pour le centre du visiteur, le petit train ou la visite des souterrains
(19.014 personnes). Sans compter ceux qui ne passent pas par l’accueil. 23
personnes sont désormais engagées à l’année: “Durant le dernier trimestre
2017, où les grands souterrains étaient rénovés, on a compté le double de
visiteurs qu’en 2016. On a engagé un guide supplémentaire à temps plein, sans
oublier les quatre saisonniers. L’audioguide en chinois n’a pas encore
attiré la grande foule avec 128 visiteurs chinois contre 76 en 2016. Il y
en a plus que ça en réalité, mais ils ne sont pas comptabilisés car ils ont une
photo une photo devant la tortue et repartent sans passer par l’accueil ».
peu plus sur cet aspect ‘barrière
Wellington’, ce projet unique du Koninkrijk der Nederlanden, ils pourraient
peut-être drainer quelques milliers des visiteurs de Waterloo. Autre chose que les 128 chinois de 2017…
Dinant
A Dinant aussi, le fort que l’on voit est entièrement ‘hollandais’. En1703 les Français avaient
rasé les fortifications avant de rendre la ville à l’évêque de Liège. Jusqu’en
1815, la ville n’a plus de fortifications. Le fort que l’on voit est donc construit entre 1818 et 1821. Le concept est le même : des
galeries couvertes avec des positions de tir à partir desquelles les canons
pourraient couvrir la vallée et le pont. Pour protéger le fort du côté du
plateau, un plus petit fort frontal a été construit. En 1853, la forteresse fut
déclassée
entreprenants rachètent le site à la ville qui avait racheté la Citadelle en
1878 pour le franc symbolique.
Le développement touristique connaît un boom avec le téléphérique de 1956, à
l’occasion de l’exposition universelle de Bruxelles. Selon l’administrateur
délégué Marc de Villenfagne, «nous ne dépendons pas de la mendicité
publique, nos fonds sont 100% privé. Et nous sommes peut-être même le site
historique wallon à attirer le plus de visiteurs, avec 200.000 visiteurs par
an. Si pas, nous figurons au minimum dans le top 3. »
qui est sauvé avec des fonds 100% privés, il y en a dix qui sont massacrés. Et
pas par des mendiants, mais par des vautours de l’immobilier…
Charleroi et ses
souterrains
Charleroi non plus n’évoque ses fortifications
hollandaises. Mais les carolos ont l’excuse qu’il ne reste plus grand chose: après
le démantèlement de la forteresse, décidé en 1867. Il reste quelques
souterrains que la Société royale d’Archéologie de Charleroi a encore fait
visiter aux Journées du Patrimoine de 1991.
et il est vrai que celui-ci a dirigé le siège de Charleroi, après avoir
contribué à ses fortifications. Mais les constructions de Vauban avaient déjà
été démantelées en 1747, sur ordre de Louis XV. Sous domination autrichienne,
l’Empereur Joseph II décide en 1782 la mise en vente des terrains occupés par
les anciennes fortifications.
n’est donc plus celle de Vauban et s’étend considérablement vers le nord, en
créant un nouvel accès: la porte de Waterloo. Le Lieutenant Général Krayenhoff pose la première pierre de la nouvelle
citadelle en 1816. L’ingénieur militaire H. Oortwijn est
chargé des travaux. Cinq portes permettent d’y accéder: les portes de Waterloo,
de Marcinelle, de Marchienne, de Mons et de la Belle Alliance.
Anvers mène à une vente et urbanisation des fortifications de la Ville Basse, qui
sont rasées presque complètement. Ce qui reste des fortifications, à part ces
souterrains, c’est la trame de la ville. Ce qui peut être intéressant, à
condition de le rendre tangible et lisible. Tout compte fait, les lotissements
tout autour de la Chartreuse remontent aussi à la démilitarisation du fort,
avec la vente du glacis.
de pénétration Prusse, une ligne de forts occupés d’un côté par la
Confédération germanique : la forteresse de Luxembourg, et Mariembourg et
Philippeville pour les Prussiens.
approfondie. Le fort était géré par 38 États dont 4 villes libres. Cette
confédération germanique avait de quoi faire pâlir la Belgique confédérale avec
ses quatre gouvernements. Elle a existé de 1815 à 1866, quand Bismarck unifie
l’Allemagne.
Mariembourg et Philippeville
Mariembourg et Philippeville étaient assignés
aussi à la Prusse. Philippeville fait sa
pub avec ses souterrains mis en place par Vauban. Je ne suis pas sûr que cela est historiquement correct. Bien sûr, le plan de la
place, dix rues convergent vers la Place d’Armes, remonte à Charles Quint. Il
la baptise du nom du nouveau roi d’Espagne Philippe II. En 1659, la place forte
passa à la France et Vauban fait une mise à jour.
forts hollandais. Idem pour
les galeries de mines et contre-mines. Le GRSMA a publié un plan filaire de la fortification
souterraine, fruit des recherches de Michel Caubergs. Je n’ai pas réussi à
retrouver cette publication.
Toutes les entrées d’origine ont été comblées et perdues lors du démantèlement
des fortifications en 1856. Les souterrains ne furent rouverts que 75 ans plus
tard. De nos jours les galeries ne communiquent plus toutes entre-elles, mais
se terminent sur des fonds (murs), des éboulements ou sur des zones noyées, une
grand partie des réseaux étant inaccessible. Une partie des souterrains (+/-
400m) a été aménagée dans les années 1960 pour accueillir des touristes.
En 1659, Vauban intègre Mariembourg aussi dans son Pré Carré. Elle reste
française en 1814 après le 1er traité de Paris, et est rattachée au royaume des
Pays-Bas par le second traité de Paris.
Binche, Dinant, Bouillon et Arlon n’étaient pas repris dans la première
version de la ligne Wellington. Arlon et Binche ne seront d’ailleurs jamais
fortifiés, pour des raisons budgétaires.
réclamait la destruction des places de Philippeville et Mariembourg, à coté de
Menin, Ath, Mons. La convention
précisait même que la démolition devait être terminée pour le 31 décembre 1833,
mais pour diverses raisons la Belgique postpose ces démolitions.
Le projet Septentrion – De la ville forte à la ville durable
![]() |
ostende – zuiderfrontier 1823 Tekening: David Ross |
La Ville de Liège a invoqué à plusieurs
reprises le manque de fonds. Or, plusieurs programmes européens couvrent ce
genre d’investissements. Le projet Septentrion
– De la ville forte à la ville durable – réunit dix-neuf villes fortifiées. Il est financé par le programme
Interreg IIIB Europe du Nord-Ouest (15 millions € dont 8,3 millions € de fonds
FEDER).
et Namur.
autour de vestiges militaires. Il y a des fans de la ‘Ceinture de fer Vauban’.
Waterloo est le site belge le plus visité. Pourtant, il n’y a rien à voir, à
part la butte. Par contre, on ne fait rien autour de cette ligne Wellington. Liège
mentionne à peine son fort hollandais de la Chartreuse et ne lance aucun projet
dans la cadre de Septentrion: « la
Citadelle laisse en héritage un tampon vert autour des remparts. Le site de la Chartreuse
présente la même configuration. La valorisation de ces espaces verts et
l’amélioration des connexions avec les quartiers environnants et le
centre-ville donneraient une plus-value certaine au cadre de vie des Liégeois.
Le vis-à-vis des sites de la Chartreuse et de la Citadelle est une
configuration inédite sur le territoire du projet Septentrion.
existe déjà des projets, notamment sur le site de la Chartreuse qui reste un
grand espace disponible au cœur d’un quartier urbanisé. Il serait intéressant
qu’il garde une fonction publique, en exploitant notamment son patrimoine
militaire» (p.44). Un peu hypocrite, et surtout,
aucune proposition tant soit peu concrète…
Clausewitz et les forteresses
J’ai dit au début que ce chapelet de forts a
été construit sur base du bilan des guerres de mouvement napoléoniennes. Le
livre monumental de Karl Clausewitz, « De la Guerre » en est un
bilan magistral. Je ne saurais résister à la tentation de reprendre ici
quelques alinéas de son chapitre X, les forteresses.
d’une ou plusieurs forteresses plutôt qu’à la destruction des forces armées de
l’ennemi. Nous ne sommes plus aux temps où les remparts suffisaient, sans
autres dispositifs militaires, à préserver une place d’un raz de marée balayant
le pays entier. Depuis que les grandes armées permanentes et leurs puissants
trains d’artillerie abattent automatiquement les différents points de
résistance, l’armée n’a aucun intérêt à se disperser en d’innombrables places
fortes, pour ralentir un peu l’avance ennemie, et succomber en fin de
compte »
Vous me dites : et vous utilisez
Clausewitz pour expliquer la construction à partir de zéro de 21 forts ? Eh
bien, oui. Clausewitz énumère 11 arguments pour les forteresses, dont le plus
important est de former « un
véritable bouclier contre l’attaque ennemie. Les forteresses que le défenseur
laisse devant lui brisent comme des blocs de glace le torrent de l’assaut
ennemi. Les forteresses coopèrent de façon décisive et magistrale à l’acte de
défense, et cette fonction est la plus importante de toutes. Si la forteresse
est pour l’assaillant qu’un point impossible à occuper, elle peut le gêner,
bien sûr, mais jamais au point de lui faire entreprendre le siège. Mais, comme
il n’est pas possible de laisser dans son dos 6,8 ou 10.000 hommes livrés à
eux-mêmes, il est obligé d’investir la place avec une force suffisante ;
et, pour ne pas avoir à recommencer l’opération indéfiniment, il est obligé de
l’assiéger et de la prendre. »
livre. Clausewitz et Wellington se
sont retrouvés à Waterloo. Le premier a publié l’année même Der Feldzug von
1815 in Frankreich (La campagne de 1815 en France). Le duc de Wellington a
répondu dans un mémorandum en 1842. Clausewitz était déjà mort, mais le débat
intellectuel ne s’arrête pas au Hades…
Biblio
https://www.persee.fr/doc/rbph_0035-0818_1986_num_64_4_5613_t1_0876_0000_2 Liège et le Royaume des Pays Bas, une place
forte dans un ensemble défensif, 1815-1830 Liège, 1982 : un vol. oblong,
ronéotypé, 185 p. (Centre Liégeois d’Histoire et d’Archéologie Militaires)
C.L.H.A.M.
LIÉNARD J., 1982. Le fort de la Chartreuse,
création hollandaise (1818-1823) à Liège. In Liège et le Royaume des Pays-Bas :
une place forte dans un ensemble défensif 1815-1830, Liège, p. 99-120.
Historique de la genèse à nos jours, Liège, éditions Pimm’s.
Cité Miroir une expo du photographe gantois Michiel Hendryckx sur
Uni des Pays-Bas visibles en Belgique encore aujourd’hui, dans le cadre du
bicentenaire de l’ULiège. L’affiche reprenait le Canal de l’Ourthe. Voir mon blog http://hachhachhh.blogspot.be/…/quel-avenir-pour-le-plan-co…
van de vestingen die deel uitmaakte van de Wellingtonbarrière.
https://www.youtube.com/watch?v=DOWfxJI-6-4
Galerie souterraine, période hollandaise
– Charleroi
AEL, Cartes et plans
N° 99. Plan de la chaussée d’Amercoeur à Fléron, entre Liège et Verviers. Tracé
de la chaussée à construire et des anciens chemins qui lui sont
approximativement parallèles, chemins vers Ensival et Soiron.
anniversaire de la pose de la première pierre».
de 1818 à 1840 construite par les Hollandais
Plans-Reliefs, 1903.
citadelle pour la défense de la Meuse », Liège et le Royaume des Pays-Bas : Une
place forte dans un ensemble défensif, 1815-1830, 1982, p. 82-83
A.,La Chartreuse:
forteresse hollandaise en terre liégeoise dans
Bulletin du Centre liégeois d’histoire et d’archéologie militaires, t. I,
fascicules 1 et 2, janv. 1980.
patrimoine. La Chartreuse, forteresse hollandaise
en sursis?, Liège, Centre Nature et Patrimoine, 1993 (disponible sur Internet).
http://www.clham.org/t-1-fasc-6-liege Christian DURY : Liège et le royaume des
Pays-Bas. Une place-forte dans un ensemble défensif (1815-1830)
L’asbl Centre liégeois d’Histoire et d’Archéologie militaires (en abrégé :
CLHAM) programme une exposition en 1982 à l’hôpital militaire Saint-Laurent
« Liège, 1000 ans de fortifications militaires » a été présentée au
public du Millénaire de la principauté de Liège en 1980 : un recueil
d’articles avec e.a. C. DURY, Le patrimoine monumental militaire de la Belgique