Plan Urbain de Mobilité première partie : les BUTS ET CONTEXTE D’ACTUALISATION DU PUM
le Plan Urbain de Mobilité s’est terminée 7 janvier 2019. Voici mes
commentaires sur le PRÉAMBULE : les BUTS ET CONTEXTE D’ACTUALISATION DU PUM, et sur les zonings et le logement.
d’Aménagement du territoire et de la Mobilité (CCATM) de Herstal ce plan n’a
même pas été mis à l’ordre du jour ! Je n’ai d’ailleurs pas trouvé trace d’un
débat dans les autres CCATM de l’arrondissement. Si les CCATM n’en discutent
pas, que veux-tu que les citoyens se lancent dans l’enquête publique ?
Ceci dit, j’ai essayé de formuler dans ce blog mon questionnement par rapport à
ce plan. Mes questions sont en gras. Si ça vous dit, vous pourriez relayer les
questions que vous partagez dans l’enquête publique. On peut le faire par mail.
l’ordre du jour des Conseils Communaux après la clôture de l’enquête publique.
Tu me diras que les conseils communaux ne doivent pas passer par l‘enquête
publique pour faire connaître leur avis, mais cela me semble quand même un peu
étrange.
préconise de concrétiser le PUM avec l’appui des usagers et de la
population : « La gestion de la
mobilité est l’affaire de tous, et ne peut plus être réservée à un petit nombre
de personnes appartenant à des instances institutionnelles. Il est désormais indispensable
de déclencher une prise de conscience massive et en fomentant un engouement
populaire. Dès sa validation, les phases de mise en œuvre du PUM devront
ainsi rechercher une forme de caution sociétale ».
dois interpréter ça, « après sa validation » ? Quand les carottes
sont cuites ?
Un premier Plan Urbain de Mobilité initié
en 2008
alarmant que c’est le deuxième PUM. Le premier Plan Urbain de Mobilité (PUM) de l’Arrondissement de Liège a été initié en 2008. « Le projet de PUM 2008 même s’il n’a pas été formellement adopté, a
permis l’émergence d’une vision partagée, ambitieuse et durable de
l’agglomération liégeoise ».
intentions sont bonnes, et les objectifs ambitieux! Le PUM se réfère au Plan FAST
2030 (Fluidité – Accessibilité – Sécurité / Santé – Transfert modal) du
Gouvernement wallon de 2017
diminution significative de la demande totale de mobilité de 5 % et une
modification majeure des parts modales.
marche (+67 %) ;
vélo (+ 400 % !!!) ;
bus (+ 175% !!!) ;
train (+ 78%) ;
voiture (- 23 %).
le PUM de 2008 a permis d’ébaucher ces objectifs ?
accompagne le PUM aborde cettte question. Un seul exemple plutôt alarmant: « Les politiques de stationnement
préconisées dans le PCM de Liège de 1999 ou dans le PUM de 2008 n’ont pas
encore été appliquées, que ce soit en termes de maîtrise du stationnement sur la
voirie, de réduction de l’offre à destination des navetteurs en cœur
d’agglomération ou de mise en place de P+R (parkings relais) alternatifs, à
l’articulation entre la 2ème couronne et les axes de transports publics
structurants. Seuls les projets de P+R de Vottem et d’Ougrée devraient voir
prochainement le jour alors que le projet de PUM 2018 rehausse de + 100% l’effort à produire en la
matière, avec près de 10.000 places à créer ».
Le Schéma de Développement de
l’Arrondissement de Liège –SDALg
Le premier chapitre
reprend les enseignements du Schéma de Développement de l’Arrondissement de
Liège –SDALg – déjà approuvé par les conseils communaux des communes de
l’arrondissement. Le SDALg constitue le volet développement territorial du PUM
2018.
SDALG a été approuvé. Cela ne vaudrait
il pas la peine d’analyser ces débats, et de partir des remarques et
observations des Conseils Communaux ?
repris en p.5 « La mobilité est
importante dans nos vies. Il semble tout naturel de pouvoir se déplacer
aisément. Les embouteillages, le bruit, les pollutions devraient être évitées.
Une bonne accessibilité du territoire est vitale pour le développement
d’activités économiques ou sociales. Quelques exemples pour situer ça : avec
plus de 110.000 véhicules par jour, le tronçon Alleur – Rocourt du ring nord
est le plus fréquenté (et saturé) de Wallonie. Et les montées des bus du TEC
« Liège agglomération » représentent 40% du total wallon pour seulement
13% de la population! »
juste titre (p.9 ) avec le plan de secteur dont « la particularité du au niveau de l’arrondissement de Liège réside dans la nette prépondérance de zones urbanisables,
qu’il s’agisse de zone d’habitat, d’habitat rural ou économique ».
Mais ça s’arête là. Dommage.
En effet, le plan de mobilité s’emboite dans les plans de secteur qui s’emboîtent
dans le Schéma de Développement Territorial dont l’enquête publique vient de se
terminer, dans une indolence comparable au PUM. Le SDT emboîte à son tour les sdp,
sdc, sol, gru et gcu. Mais le plan de secteur est quand même spécial, dans la
mesure où c’est le seul document légal (le schéma ci-joint l’exprime bien
visuellement). Ces plans de secteurs complètement dépassés bloquent tout, parce
que ça coûterait : il faudrait indemniser les propriétaires des zones
urbanisables qui ne le seraient plus. Quant aux zones économiques, j’y reviens un
peu plus loin.
UN GRAND POTENTIEL DE
DÉVELOPPEMENT FONCIER
Depuis le projet de PUM de 2008, la surface
bâtie en zone d’habitat a augmenté de 10% pour une croissance de la population
de 5 % (p.16 ). Ca m’interpelle et le texte n’approfondit pas les raisons de
cet étalement urbain.
mixte et industrielle au plan de secteur (ZAEm et ZAEi): 3.908 ha. En 2014 il y avait 2.347 ha
de surfaces bâties (485 ha mixte -1.862 ha ind.) ; en 2005 : 2.089 (431 ha
mixte – 1.658 ha ind.). Pourtant, l’arrondissement de Liège représente 18,7 %
de l’emploi wallon en 2015, alors qu’il représentait 19,6 % en 2001. Et la
croissance de l’emploi durant cette dernière décennie est inférieure à celle
affichée par la Wallonie. Et malgré cela les hectares de surfaces bâties ont
augmenté. Pourquoi on ne calcule pas l’évolution du nombre d’emplois par
hectare ? Combien d’emplois en plus sur ces 258 hectares supplémentaires ?
plus sur les 1.560 ha de surfaces non bâties (il est vrai, en diminution des surfaces
non bâties en 2005 : 1.775). L’étude ne fait aucune analyse de la densité d’emploi
à l’ha.
Un ZAEm sur trois pour les commerces
situées en périphérie) sont utilisées par des commerces (p.18). Est-ce
normal ? D’autant plus que «ces zones commerciales situées en ZAEm qui
accueillaient à la base des commerces dit alimentaires, type grande surface,
acceuillent de plus en plus des commerces type habillement, décoration,… au
détriment des centres des villes et
petites villes ».
autoriser le développement de grands centres commerciaux en dehors des
polarités existantes ; soutenir le développement de commerces et services de
proximité dans les noyaux; maîtriser le développement commercial le long des
axes ; rénover de manière intelligente l’offre existante. Le diagnostic est
implacable : sur les 10 dernières années, plus de 200 projets commerciaux
ont été accordés pour une moyenne de 31.323 m²/an sur l’arrondissement. En
2035, si même moyenne appliquée, il y aura un développement de plus de 600.000
m² de surfaces commerciales, soit l’équivalent de 7 Cora Rocourt.
supplémentaire par année est de 1.812m²/hab.
niveau actuel : 4.373 m² supplémentaires par an sur
20 ans, un développement de 87.000 m² de surfaces commerciales. Selon le Segefa (ULiège), à
moyen terme, l’agglomération de Liège n’a pas besoin de nouveaux nodules
non-spécialisés (p.59).
Mobilité : un développement commercial limité a l’horizon 2035 : autoriser
un maximum de 85.000 nouveaux m² :
« Si l’objectif est de maintenir l’offre à son niveau actuel,
environ 4.300m² supplémentaires par an sont suffisants Soit, d’ici 20 ans, un
développement d’environ 85.000 m² de surfaces commerciales. La recommandation
est de ne plus autoriser de nouveau complexe de plus de 10.000 m² ».
60.000 m² de surfaces commerciales! Le Central Piazza à Soumagne c’est 20.000
m² de commerces. Quand au dernier conseil communal de Seraing de 2018, le PTB a
introduit plusieurs questions concernant le projet Cristal Park, la majorité a
essayé de mettre le point à huis clos (interdiction du public et des
journalistes d’assister au débat). Ne devrait-on pas appliquer cette
recommandation de ne plus autoriser de nouveau complexe à ces projets
pharaoniques ?
commerciales existantes ou potentielles (exemple Belle-Ile, la Marée à Herstal,
… ).
entités) le Segefa a fait une analyse spécifique. Il faut rendre public ces
études. Au niveau urbanisme il faut faire l’inventaire des cellules
commerciales vides et si possible les réaffecter au logement.
ZAEm commerciaux et les commerces de proximité, dans un langage châtré ( p.19) ?
« L’arrondissement de Liège dispose d’un maillage central, autour de
l’hyper-centre liégeois, qui s’étend de Herstal à Boncelles et de Fléron à Ans,
dans lequel on retrouve les pôles de Liège, Herstal, Ans, Fléron et Jemeppe, et
les nodules de soutien de Basse-Campagne, Rocourt ou encore Boncelles. Y sont
également présents des nodules spécialisés dans l’alimentaire, ou encore ceux
spécialisés dans le semi-courant lourd tel que Alleur et Hognoul. »
des nodules de soutien ? Alleur et Rocourt, des nodules spécialisés ?
Peut-on mettre sur le même pied ces zonings et les soi-disant nodules de
soutien comme Visé et Aywaille ? Des nodules de soutien ? Soutien à
quoi ? Ne s’agit-il plutôt pas d’exemples à suivre (même si Visé connaît
ces jours-ci des désistements alarmants) ?
constat à la page suivante, que les centres se vident de leurs commerces, au
profit de la périphérie ? Je cite : «Ils déstructurent le
territoire, et l’affaiblissent non seulement économiquement mais également
socialement ».
PERSPECTIVES POUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
économique vendue par la SPI est, pour la province de Liège, inférieure à 30
ha. D’ici 20 ans, si une moyenne de 20/ha par an est appliquée, il y aura un
développement de 400 ha d’activités économiques sur l’arrondissement.
devraient disposer de 553 hectares dédicacés à l’accueil d’entreprises (p.58).
l’offre à moyen terme et l’offre actuelle. Il reste peu de disponibilité
immédiate dans les parcs généralistes mais pour 2035 719 ha sont déjà prévus!
dont les sites de la Foncière liégeoise (Chertal : 194 ha, Cockerie 38 ha et
HFB : 35 ha.).
surface totale des ZAE au plan de secteur sont des sites en cours de
reconversion, à des stades d’avancement divers, et qui seront dévolus à
diverses activités (pas nécessairement de l’économique!). Ce sont des sites
« en changement ». L’étude de la Foncière Liégeoise « Réaffectation
économique des sites sidérurgiques désaffectés du bassin liégeois »
identifie 8 sites Arcelor, pour un total de 322 ha ».
Liégeoise (un partenariat avec ArcelorMittal).
économique de notre Société Provinciale d’Industrialisation basé sur
l’expropriation de terres agricoles beaucoup mois chères que la reconversion de
‘brown fields’…
question de l’implantation de zonings dédié à la logistique (ou leur extension)
le long d’axes routiers qui frisent déjà la saturation. Idem pour la
dégradation du taux d’emploi dans les anciens zonings, où les pouvoirs publics
n’ont plus la maîtrise une fois le premier occupant a fermé (l’exemple le plus
flagrant est Monsin, ou encoreles zones 1 et 2 des Hauts Sarts).
en question du principe du zonage : les entreprises utilisant la matière
grise auraient parfaitement leur place au sein ou en bordure des zones
d’habitat. Idem du principe de ‘parc industriel’ avec leurs pelouses démesurées
(cfr les surfaces non bâties.
PERSPECTIVES POUR L’HABITAT
répartissent principalement en deuxième couronne où la disponibilité foncière
est encore de + de 3.600 ha, soit une capacité d’accueil d’environ 51.000
habitants avec les densités actuelles, soit une capacité de 23.000 logements.
Ce scénario « fil de l’eau » peut continuer naturellement et s’accentuera
d’autant plus que la disponibilité foncière en 1ère couronne et sur Liège est
réduite.
« RE-EQUILIBRAGE » où les 45.000 nouveaux logements estimés sont
répartis de manière égale (1/3) entre Liège, la première et la deuxième
couronne.
doubler son nombre de nouveaux logements par an, soit 885 pour arriver à un
scénario volontariste (p. 57).
fortement l’emprise des nouveaux projets sur les terres agricoles);
diversification fonctionnelle) à proximité des services et transports en commun
en y encourageant les projets (par ex. politiques d’incitation aux
investissements privés);
d’outils efficaces adaptés;
réflexion sur les outils et les incitants existants ou à créer;
une réflexion de mobilité. Mais malheureusement on retombe dans les procédés
éculés de PPP : politiques d’incitation aux investissements privés ;
incitants existants ou à créer.
(p.50) basé sur des Partenariats Public-Privé (PPP) : « Favoriser une
mixité sociale dans les noyaux (soit via des charges d’urbanisme, soit via des
processus de partenariat public-privé optimalisant les fonciers publics) ;
développer, de façon équilibrée, les logements publics dans les noyaux (via une
rationalisation du foncier des SLSP) ».
le foncier des SLSP : pour moi, ça annonce un bradage
du foncier public,
au profit de promoteurs privés. Dans des villes comme Herstal on utilise déjà
massivement les maigres ressources de sa société de logement en soutien aux
promoteurs privés : En février 2018 la SRL annonce qu’elle va prendre en
gestion locative 11 appartements en cours de construction place des
Demoiselles ; 4 logements rue Docteur Schweitzer, sur un terrain aliéné
par la SRL La SRL s’était engagé à acquérir 50 logements locatifs au Pré Madame
(ancien site de la FN). mais le promoteur est tombé en faillite (La Meuse – 17
fév. 2018). Et je termine avec la Rue des Perdrix, 12 nouveaux logements destinées
à la vente. « Sur base d’une formule nouvelle en Wallonie, nous allons
démembrer la propriété », précise François Vergniole, directeur-gérant de la
S.R.L. « On va donc vendre la brique tout en restant propriétaire du terrain ».