Julien Lahaut et le corps ACM Autos-Canons-Mitrailleuses en Russie
En 1915
la Belgique forme l’un des premiers corps de voitures blindées, les ACM, les Autos-Canons-Mitrailleuses. Un
de ses membres est Julien Lahaut. Le roi
Albert I ‘donne’ ce corps d’élite au tsar de Russie. Ils assisteront à un
évènement clef du XX° siècle : la révolution russe. Ils se retrouveront en
Russie avec Jules Destrée, un de leaders de la social-démocratie belge qui
n’est pas là pour prêcher la révolution, mais la guerre à outrance. La
conversion de Lahaut au léninisme semble dater de cette période, mais ça prendra
du temps, et nous n’avons pas réussi à trouver des déclarations de sa part sur
cette période. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y en a pas eu. Plusieurs de ses
compagnons ont écrit des livres. Il est vrai que Julien Lahaut n’était pas un
homme de plume, mais un homme de parole.
Donc, quand la guerre éclate en 1914, Lahaut s’engage. « Attitude conforme à celle du POB, son parti, en 1914. Rien n’oblige ce jeune marié à aller risquer sa vie. Le service militaire faisait l’objet d’un tirage au sort. Il avait eu de la chance » (Jules Pirlot, Julien Lahaut,vivant p.32).
Lors de sa démobilisation en 1918 il fit
partie de la minorité qui souhaitait l’adhésion du POB à la IIIe
internationale, mais ne rejoignit pas le Parti communiste lors de sa fondation en 1921. Les Chevaliers du
Travail, dissidence syndicale menée par Julien Lahaut, adhéront à l’Internationale syndicale rouge. En
1923, Julien Lahaut fut arrêté dans le cadre du procès ‘du grand complot’ intenté
aux dirigeants communistes qui s’étaient prononcés contre l’occupation de la
Ruhr par les armées française et belge. Il fut libéré parce qu’il n’était
pas membre du PCB puis relaxé avec tous
les inculpés. Il annonça, à cette occasion, son adhésion au PCB.
aux Congrès du Profintern à Moscou en 1924, 1927 et 1930.
Rien
à voir avec les voitures Impéria produites à Nessonvaux
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Henri Gervex Cinq Heures chez le Couturier Paquin |
Minerva. Rien à
voir avec les voitures Impéria produites à Nessonvaux. Si ce n’est que cette usine absorbe en la prestigieuse marque anversoise
Minerva en faillite et sort encore quelques voitures produites à Nessonvaux
sous le nom ‘Minerva’. En fait, il n’y a que le moteur qui
est Minerva (la marque avait la même renommée que la Rolls). Le carossier
parisien Mors monte sur ce châssis un bouclier à trois pans de 7 mm d’épaisseur
qui s’avère vite insuffisant.
blindées est le major Collon, un
officier ‘belle époque qui veut constituer son unité suivant les critères d’une
double élite: comtes et barons d’une part et as du volant d’autre part. Il
s’adresse même au couturier Paquin pour les costumes de sa troupe. Tout compte
fait, les gens de la SNCB se promènent aujourd’hui dans des costumes Strelli. Notons
que le reste de l’armée belge n’adopte que le kaki de camouflage qu’en 1915 et
que l’uniforme des soldats belges était aussi très bariolé.
fait au major Collon par un des officiers chargé d’essayer les véhicules : «Les
autres châssis seront munis d’un avertisseur.
Nous avons dû crier ou bien frapper contre le blindage avec un morceau
de bois». Et plus fort encore dans une
lettre du 23 mars 1915 de Collon au Carrossier Kellner : « veuillez fixer sur chaque engin un support pour un rétroviseur». On en rirait, si on ne savait pas qu’il fallait
dégager en marche arrière, vu que le blindage ne couvrait que le front …
sur le front de l’Yser où il s’avère peu utile dans la boue des tranchées. Le roi Albert I ‘donne’ ce corps d’élite au tsar de Russie. Ce qui lui
vaut un portrait par le grand peintre russe Ilya Repin.
signature d’un nouvel engagement. La
très grande majorité signe l’engagement pour la Russie ; mais certains
choisissent l’expédition de Tabora en Afrique.
partent pour le front russe, dont Julien Lahaut, ainsi qu’Oscar et Marcel Thiry, un fameux poète wallon
et son frère.
points de vue : non seulement ils assisteront à un évènement clef du XX°
siècle : la révolution russe. Ils se retrouveront en Russie avec Jules
Destrée, un de leaders de la social-démocratie belge qui n’est pas là pour prêcher
la révolution, mais la guerre à outrance. Et ils feront le tour du monde pour
retrouver leurs Pénates. Plusieurs participants ont écrit des livres ; du
côté de Lahaut je n’ai rien. La III Internationale, la Komintern, demandait à
ses cadres d’écrire leur autobiographie. « Dans son autobiographie
manuscrite retrouvée par José Gotovitch dans les archives du Komintern, Julien
Lahaut écrit ceci : ‘j’ai fait la guerre comme volontaire, puis comme
otage en août 1914 à Seraing. J’ai quitté la Belgique en septembre, passé de
Hollande en Angleterre puis en France pour être ensuite envoyé sur le front
belge avec le corps des autos blindées ». Julien Lahaut y est carabinier-cycliste.« (Jules Pirlot, Julien Lahaut,vivant p.32). En Russie, jusqu’à la révolution, il est un excellent
soldat qui monte en grade, devient sous-officier et est décoré de l’ordre
tsariste de St Georges. Maintenant, ça se peut qu’il s’est exprimé sur ces
années à d’autres occasions ; je ne prétends nullement d’avoir le tour de
la question. Toujours est-il que le
dossier militaire du matricule 214.1738 est plus explicite que son
autobiographie du Komintern.
Le dossier militaire du matricule
214.1738
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Le « service actif » de Julien Lahaut.comme « engagé volontaire pour la durée de la guerre au corps des autos-canons
» a commencé à Paris le 9 janvier 1915. Il fut « licencié » le 15 mars 1919
avec le grade de « 1er maréchal des logis
chef ». En trois ans, il gravit
presque tous les échelons des sous-officiers.
Le 10 juillet 1918, ce militant syndicaliste de gauche «passa au CIA ». La CIA ?
Non, le CIA, Centre d’Instruction de l’Artillerie à Eu (France). Pour sa
courageuse participation à la campagne des ACM, il obtient :
- la croix de Saint Georges 4ème classe
- la Médaille de la Victoire et la Croix de Guerre 14/18 avec Palme «
pour le courage et le dévouement
dont il a fait preuve au cours de sa longue présence au front » - l’insigne spécial 1916-R-1918 sur le ruban de la Médaille
Commémorative de la Guerre 14/18
cité trois fois aux OJ/ACM en Russie : « pour
sa belle conduite en toute circonstance »
– |
Quelqu’un a ajouté au
crayon bleu sur le coin d’un document le mot « député », confirmé par deux lettres sur papier avec en-tête de la
Chambre des Représentants demandant la Carte de Feu 14 – 18 et des duplicata
des « citations détruites lors de la
récente guerre ». Une lettre atteste que deux groupements de résistance
pendant la Deuxième Guerre Mondiale, le Groupement de Résistance Armée et
l’Armée Belge des Partisans, lui reconnaissent le grade de Lieutenant-colonel.
Un document mentionne que J. Lahaut a été arrêté par l’occupant nazi le 22 06
1941, condamné à mort, mais heureusement libéré (vivant) du camp de Mauthausen
le 28 03 1945.Quelqu’un a ajouté à la main au milieu d’un document la mention «
décédé le../../1950 » (jour et mois
absents).
Julien Lahaut n’a pas attendu l’ACM
pour être de « gauche ».
Au retour de Russie,
le milieu politique s’est méfié de la « contamination
communiste » qui aurait pu « gangréner
» les soldats belges qui avaient traversé la révolution. D’où la dispersion rapide du corps après son
débarquement à Bordeaux?
Julien Lahaut en tout cas, il n’avait pas attendu l’expédition pour être de «
gauche ». Ouvrier dès l’âge de 14 ans,
militant syndical à 18 ans, il est renvoyé suite à sa participation aux grèves
de 1902. Il fonde en 1905 un syndicat métallurgiste. Sa
conversion au léninisme semble dater de la révolution vécue sur place en
Ukraine. Mais ça prend du temps. Julien Lahaut fut démobilisé en 1918. Il reprit ses activités syndicales à la
Centrale des métallurgistes. Il fit partie de la minorité qui souhaitait
l’adhésion du POB à la IIIe internationale, mais ne rejoignit pas le Parti
communiste lors de sa fondation en 1921.
pratique syndicale radicale indisposaient les dirigeants socialistes.
Lors de
la longue grève chez Ougrée-Marihaye, la Fédération des Métallurgistes décida
la reprise du travail et cessa de payer les indemnités de grève. Julien Lahaut
incita à poursuivre l’action. Il organisa l’évacuation des enfants des
grévistes confiés à des familles d’accueil. L’opération qui rencontra un énorme
succès se déroula sous un calicot resté célèbre : « Les patrons sont des méchants ». La dissidence syndicale menée par
Julien Lahaut prit le nom de Chevaliers du Travail, qui adhéra à
l’Internationale syndicale rouge, le Profintern. Julien Lahaut fut désigné
comme représentant au IIIe Congrès de cette organisation qui se tint à Moscou
en 1924. Il participa également au IVe en 1927 et au Ve en 1930.
dans le cadre d’un grand procès intenté aux dirigeants communistes qui
s’étaient prononcés contre l’occupation de la Ruhr par les armées française et
belge. Il fut libéré parce qu’il n’était pas
membre du PCB puis relaxé avec tous les inculpés. Il annonça, à cette
occasion, son adhésion au PCB. Il fut élu conseiller communal en 1926.
L’épopée du Corps ACM
Le Corps partit en
bateau par Brest le 22 septembre 1915 et arriva à Arkhangelsk le 13 octobre. Le transport s’avère assez rude (le major Collon fait le trajet en
train), mais une fois arrivé en Russie le corps retrouvé son aspect élitaire. L’empereur
en personne les reçoit à Tsarskoïe Sélo et ils sont casernés quelques mois chez
les lanciers de l’impératrice, à Petershof. « Déjà sur le bateau,
Julien monte une revue basée sur le folklore wallon comme le pastiche de l’Ave
Maria, Mareye clap sabots. Le choeur des autocanons se produit avec succès au Palais de Peterhof devant l’élite
des officiers tsaristes » (Jules Pirlot, Julien Lahaut,vivant p.33).
XI° armée en Galicie (offensive Broussilov)
. Comme les choses sérieuses commencent, Collon est rappelé
au Havre et remplacé le 9 mars 1916 par le Major Semet,
plus exigeant, qui commandera
les autos blindées lors de leur baptême du feu. Ils laisseront en Russie 11 morts.
aux côtés d’un corps identique envoyé par la British Army. La propagande s’y
met et des magazines français publient l’histoire indienne (entièrement
fictive) d’un raid belge, plus de 100 miles derrière les lignes autrichiennes.
Ce qui amène 100 nouvelles recrues à corps.
retombe vite. Les belges ont difficile d’accepter l’attitude des officiers
aristocrates russes qui sont très hautains, aussi envers les soldats alliés, et
qui vont jusqu’à interdire de fumer en rue. L’atmosphère se dégrade tellement
qu’en novembre le corps reçoit la visite de Ryckel, représentant de la Belgique au Grand Quartier
Général dirigé par le Tsar lui-même. Le
petit Tsarévitch adorait de grimper sur le dos de représentant de la Belgique qu’il
avait large et très bon-papa.
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de Ryckel |
Ryckel décide de
mettre la pression sur récalcitrants. On lui montre le Maréchal de logis Bodson
qui n’accepte pas ces règlements interdisant de fumer dans les rues. Ryckel
l’interpelle : « voyons, vous
êtes volontaire de guerre, vous avez offert votre vie à la patrie. Et vous ne
sauriez pas faire le sacrifice d’une cigarette ? ». Le soldat lui
répond : « Mon général, je ne
fume pas ».
révolutions russes se succèdent rapidement: celle de Kerensky en février et
celle des bolcheviks sous Lénine en novembre. Dans son livre ‘Passage à Kiew’, Marcel Thiry explique:
“Comment se rendre compte à l’époque des
évènements gigantesques qui se déroulaient autour de nous ? On voit mal les montagnes
quand on y habite” (p. 287).
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le Général Kornilov |
Le 1 juillet 1917 Kerenski lance une offensive qui s’avère coûteuse pour
les belges. C’est la débandade de l’armée russe. Le général Kornilov inflige un
blâme général à toutes ses troupes, sauf à son artillerie, à ses régiments
cosaques, et aux alliés : tchèques, aviateurs français et corps blindés
britanniques et belges.
le signal de départ de la révolution d’octobre, suivie d’une guerre civile. Les
Belges sont les témoins des combats entre blancs et rouges de janvier 1918 à
Kiev, gagnés fin janvier par le général rouge Krilenko. Le hasard vaut que son frère Polski, ingénieur de l’ULg, est l’interprète
de l’ACM. Krilenko leur affecte un train de 50 wagons, mais sans locomotive. L’ACM
y monte une distillerie semi clandestine de vodka, dont la vente permet de
constituer un stock de vivres pour un trajet incertain. « Dans la gare de Bouin qui est un noeud ferroviaire, les soldats fraternisent avec le soviet local qui leur conseille de se débarrasser de leurs officiers. Fréderic Legrand, ouvrier au service de l’armée, témoigne qu’avec Julien Lahaut, ce sont environ 25 belges qui sympathisèrent avec les bolcheviks. Lui-même choisit de rester en Russie, devient citoyen soviétique et membre du Parti Communiste de l’Union Soviétique »
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le port de Mourmansk 1918 |
Le 20 février départ de Kiev, via Moscou, pour Vologda (7 jours, 1350
km). Là on met le train sur une voie de garage. Les officiers belges prétendent
que l’ordre est de regagner la France par Mourmansk. Nouvelle révolte de l’ACM :
un soviet belge exige de rentrer par le transsibérien
pas qu’une locomotive soit fournie si c’est pour aller vers le Nord.
l’ambassadeur de Chine quittant la Russie bolchevique accroche le convoi ACM et
se fraye un chemin difficile à travers la Sibérie. Souvent, ils entrent en
collision avec les bolcheviks qui veulent saisir leurs armes, ce que les Belges
refusent toujours à partir d’un sentiment sain d’auto-préservation. En chemin
quatre hommes rejoignent les «Blancs»,
les forces contre-révolutionnaires du hetman cosaque Semionov. Le 15 mars ils
sont à Krasnoiarsk. Le 25 mars, à Daouria, le gouvernement bolchévique décroche
le loco. Deux jours plus tard un train chinois arrive qui dépose le 23 avril son ambassadeur et l’ACM à Vladivostok.
Finalement, ils atteignent Vladivostok, où ils seront évacués le 25 Avril
1918 par un navire de guerre américain, le Sheridan. De San Francisco à New
York on les présente dans toutes les grandes villes dans des défilés militaires
comme des héros de guerre de la « brave
petite Belgique. » Le 23 Juin 1918, ils débarquent enfin à Bordeaux.
Ici, ils ne sont plus des héros, mais un petit groupe de soldats noyé dans une
masse de millions. Le 15 Juillet 1918, l’ACM est dissous à Eu.
Jules Destrée : un fauteur de
guerre
En parallèle à
l’épopée de Lahaut, un autre personnage
parcourt la jeune Russie soviétique en train, sans jamais se rencontrer: le
social-démocrate Jules Destrée. Leurs destinées aussi suivront une trajectoire
opposée.
télégraphie au ministre de Belgique à Petrograd: «Vu circonstances, j’ai décidé confier temporairement poste Petrograd
personnalité politique ».
n’pas seulement la haine pour la révolution prolétarienne ; il y va aussi
pour défendre les intérêts des multinationales belges qui avaient beaucoup de
participations en Russie. Ces intérêts
belges en Russie sont décrits in extenso dans le livre ‘Montagnes russes’ qui consacre d’ailleurs un chapitre aux ACM.
avait en Russie plus de Belges que de Français et d’Anglais, sinon de façon
absolue, tout au moins proportionnellement aux populations respectives. Le
développement industriel de la Russie à la fin du xix° siècle en avait amené
beaucoup, la guerre en amena d’autres. Car, événement inattendu, ce fut la
Belgique qui vint au secours de la Russie. On écrira quelque jour l’histoire de
ce corps d’autos-canons, qui vint participer aux plus durs combats du front
russe et se couvrit de gloire en maintes occasions. Moins glorieux, mais utiles
aussi, les centaines d’ouvriers choisis dans l’armée belge et mis à la
disposition du Gouvernement russe pour
ses usines militaires. Wallons presque tous, les plus nombreux étaient dans la
région industrielle du Donetz » (Destrée,
Les fondeurs de neige, Bruxelles, 1920 p.122).
A côté de ça il y
avait aussi un aspect militaire : l’effondrement du front russe permettait
à l’Allemagne de transférer ses troupes vers l’Ouest.
extraordinaire et ministre plénipotentiaire belge auprès du gouvernement de Kerenski, et ensuite celui de Lénine.
déjà utilisé en 1915 toute son éloquence pour convaincre les Italiens de
déclarer la guerre, dont les socialistes italiens étaient des adversaires féroces.
Même le roi Albert trouvait Destrée trop enthousiaste: « Je crois ainsi bien faire de tâcher de
refroidir un peu son ardeur guerrière. Encore un qui vit mieux et plus
agréablement de la guerre que de la paix ».
seulement un fauteur de guerre. Il était antisémite, il
avait quelques années plus tôt écrit au sujet des Flamands quelques solides
énormités, il n’épargnera pas davantage les Russes: «Un Russe peut se dire socialiste, il n’en est pas moins le fils d’un
alcoolique, le petit-fils d’un esclave, et le descendant d’un barbare d’Asie
… Ils sont très courageux, j’en conviens, quand ils sont à dix contre un …
Le sentiment de dignité est rare, et celui de la propreté, rare aussi, parce
que le premier fait défaut … Le Russe est remarquablement paresseux. Boire du
thé et fumer des cigarettes lui paraissent les occupations essentielles de l’existence».
profil aurait été écarté. Mais il arrive là-bas à quelques semaines de la
révolution d’octobre qu’il
haïssait encore plus que les Russes. Un peu de racisme envers les Russes était
presqu’un atout… Il parlait de Lénine comme d’un « homme quelconque où il y a du Mongol et du
Boche » (boche est un mot péjoratif pour désigner les Allemands pendant la
première guerre mondiale, ndlr). La révolution n’avait d’ailleurs aucune chance
de réussir car le « Russe n’était que le
fils d’un alcoolique, le petit-fils d’un esclave et le descendant d’un barbare
d’Asie ».
efficacité en tant qu’ambassadeur sera nulle. Son gouvernement lui enjoint «d’éviter toute communication avec
gouvernement actuel» (de Lénine). Il reçoit des directives parfaitement
irréalistes, presque surréalistes. Il
faut, lui télégraphie-t-on le 28 novembre, «rappeler
la Russie à ses devoirs d’alliée”. Or qu’un des trois mots d’ordre de la
révolution russe était la paix… Le diplomate De Robien
dira : Celui qu’ils détestent le plus, c’est M. Destrée, qui, disent-ils,
est un «faux frère».
2018, le gouvernement lui confie l’ambassade de Pékin. Il rejoint son poste
après un long périple qui le conduit à Vladivostok et au Japon. Devenu ambassadeur de Belgique au Japon en
1919, il plaida – avec beaucoup d’esprit de suite – auprès des autorités
japonaises pour une intervention militaire contre la révolution russe aux côtés
des Anglais et des Français.
Destrée et le Soviet des Diplomates
de la Compagnie des Wagons-Lits.
missions alliées décident de quitter Pétrograd pour protester contre
l’expulsion du ministre de Roumanie. Le
départ s’avère difficile : les diplomates se retrouvent à la gare mais le
train tarde à partir. La Finlande où ils veulent se retirer est embrasé aussi par la guerre civile.
nous donne un récit détaillé de son périple en train.
d’une décision. Enfin, le train siffle et s’ébranle, à la satisfaction générale
: nous nous évadons de Russie. . . A la frontière, s’aperçoit d’une
irrégularité dans les visas de sortie ; on en réfère à Pétrograd. L’adjoint au
Commissaire du Peuple aux Affaires étrangères accourt sur une locomotive. Le
lendemain, nous arrivons en Finlande, à Helsingfors, où nous parlementons soit avec les autorités locales,
soit, par Stockholm, avec lé général Mannerheim pour obtenir l’autorisation de
passer les lignes de combat. Le petit groupe belge s’installe à la gare dans
une voilure de la Compagnie des Wagons-Lits.
mer sont fermés. Ceux de la terre ne mènent qu’à Pétrograd ou aux lignes de
combattants. Helsingfors est comme une prison où les pires calamités sont
imminentes.
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Le comité révolutionnaire de Tammersfors mars 1917 |
Le train des diplomates essaye de gagner la Suède, par Tammerfors. Et notre train part, accru d’une
colonie française, une colonie belge, des Russes, des Polonais. A Tammerfors,
nous sommes tout près du front. L’arrivée
de deux cents personnes dans une ville affamée, se répercute douloureusement
sur le marché alimentaire et y rend aussitôt la vie plus chère. Il n’en fallait
pas davantage pour que nous fussions
rapidement indésirables. Un soir, dans la partie du wagon-restaurant réservée
aux conférences et que nous avions baptisée le Soviet des Diplomates et
Commissaires, les délégués de la garde rouge vinrent nous signifier qu’il
fallait déguerpir. Nous finîmes par accepter la proposition de rétrograder
jusquà Toyola où le train est garé à
quelque distance de la station.
Nous choisissons. . . Kouvola. Arrêt à Lakti.
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Le train blindé ‘Partisan’ en Finlande |
Le gouvernement français conseille
de rentrer en Russie ; on m’engage moi à
rester en Finlande et à
Italiens et les Serbes ; je reste avec les Portugais, les Grecs et les Roumains
et aussitôt arrivé à Kouvola, je reprends les pourparlers avec les autorités
civiles et militaires. Les Rouges sont accueillants. Notre train ne comprend
plus, d’ailleurs, qu’une soixantaine de voyageurs, les Rouges permettent à deux
parlementaires de passer chez les Blancs afin de préparer un armistice qu’ils
acceptent; Un train nous mène jusqu’à la petite station d’Hiérosalmi ; au delà,
nous avons à parcourir six cents mètres pour atteindre les avant-postes blancs.
Au moment où se réalise notre rêve, on nous interdit de descendre de voiture. Je
téléphone au commissaire du peuple aux Affaires étrangères, à Helsingfors. Il
m’exprime ses regrets et m’objecte les nécessités militaires.
brutalisés et obligés de réintégrer leurs compartiments. La population si
accueillante la veille est devenue hostile. Tout notre train est gardé par la
troupe. A chaque portière, un garde rouge, revolver au poing. Le commissaire de
la gare est ivre et insolent.
d’ironie, la fanfare joue la Marseillaise, comme si Kouvola venait de remporter
une victoire.
russe vient nous présenter des excuses,
avec une courtoisie inaccoutumée. Nous sommes libres. Si Pétrograd a
télégraphié à Helsingfors à notre sujet, c’était par sollicitude, pour nous
empêcher d’être pris par les Allemands qui viennent de débarquer en Finlande.
On nous a conseillé de ne pas rester en Finlande. Comment ce conseil amical
a-t-il pu se transformer en expulsion brutale ?
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Manifestation de marins à Petrograd |
En tous cas, nous sommes libres, libres d’aller à Pétrograd, si ça nous
plaît, ou à Moscou, près du gouvernement qui nous recevra volontiers, ou à
Vologda où sont les ambassadeurs de France et d’Amérique. Tant de bienveillance
est vraiment déconcertante. Nous rentrons à Pétrograd ».
première boucle. Retour à la case départ.
reste du récit d’une façon beaucoup plus lacunaire dans une plaquette éditée à l’occasion du 150e anniversaire des relations diplomatiques entre la Russie et la Belgique.
Ministre de Belgique, cherche, dans un premier temps, à rallier la
Finlande. Il en est empêché par les
combats et pour finir se replie sur la Chine avec son attaché militaire, le
général de Ryckel ».
parcourront dans d’autres trains la Russie révolutionnaire. Le capitaine
Nicaise, adjoint à la Légation, est chargé d’organiser le voyage des réfugiés
belges par Arkhangelsk. Dans le Donetz se sont implantées de nombreuses
industries belges, dont un grand nombre de verreries. Les ouvriers verriers se constituent en
convoi. Un train de 120 wagons à
bestiaux emporte 2.000 Belges, femmes et enfants compris. Le voyage est un vrai
chemin de croix. Il faudra trois semaines
pour atteindre Mourmansk. Les réfugiés y
sont parqués dans des baraquements, où le froid et la faim favorisent les
épidémies. Finalement, le port est libéré des glaces et un convoi part vers la
Norvège.
vain de quitter la Russie par le Sud, mais les Allemands en Ukraine et le
blocus du Bosphore leur ferment la route.
tenteront leur chance par la Caspienne vers l’Iran, certains avec succès.
avec les bolcheviques, comme ce forgeron de Mons, Frédéric
Legrand, qui avait été envoyé pendant la guerre avec d’autres ouvriers belges
dans les usines d’armement en Russie. Legrand se battra du côté des bolcheviks.
diplomatiques avec les autorités soviétiques sont rompues par les alliés,
rupture que la Belgique officialise le 27 août 1918. La reprise des relations
se fait lentement, maladroitement. Il faudra attendre 1935
pour renouer un contact diplomatique entre les deux pays. Et les relations au
niveau Ambassadeur ne furent reprises qu’en 1941, après l’invasion allemande.
La social-démocratie belge fauteur de
guerre
Destrée n‘était pas un franc-tireur dans la
social-démocratie. Ses idées de base étaient partagées par toute la direction
du POB. Jean Stengers décrit comment la Belgique va déployer des efforts particuliers pour pousser, pour encourager
la Russie à demeurer dans la guerre après la révolution de février et comment l’effort
majeur du gouvernement belge, à cet égard, passera par les socialistes. Une
délégation belge, avec les sociaux-démocrates Emile Vandervelde, Louis De
Brouckère et Henri De Man, sera spécialement active pour essayer de maintenir
la Russie en guerre. Ensuite la Belgique sera le seul pays occidental à envoyer
à Petrograd, pour la représenter officiellement comme diplomate, un homme
politique socialiste, en la personne de Jules Destrée.
révolutions se sont suivies. La révolution de février avait été saluée par Vandervelde
avec enthousiasme parce que ça lui enlevait une épine hors de son pied.
Défendre une guerre ‘juste’ avec
l’autocratie russe dans le camp des alliés, ça choquait. Désormais,
déclare-t-il, l’on pourra apercevoir, «dans
sa clarté éblouissante, la portée de la lutte suprême qui met aux prises les
peuples du monde entier. D’un côté toutes les autocraties, de l’autre toutes
les démocraties».
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Tombe Karl Marx Highgate |
Le 1er mai 1917, au cimetière de Highgate, il
parle, comme Président de l’Internationale, sur la tombe de Karl Marx. On
entend parfois demander, dit-il : «Où est
l’Internationale ? La réponse est simple : ses membres sont épars;
mais son âme n’a jamais été plus vivante. Elle est dans
les prisons d’Allemagne. Elle est dans notre Maison du Peuple à Bruxelles, où
nos camarades attendent avec une fermeté stoïque le jour de la libération. Elle
est dans cette Révolution russe qui saura ne pas démentir les espérances que la
Démocratie et le Socialisme du monde entier fondent sur elle…»
espérances consistaient à garder la Russie en guerre), Marx s’est sûrement
retourné dans sa tombe…
la lutte sans faiblir. Vandervelde, dans ce sens, se dépense. Le chef du
gouvernement, de Broqueville, lui demande d’adresser, au nom des socialistes
belges, un appel des ouvriers belges à leurs frères de Russie. L’idée venait de général de Ryckel, chef
de la mission militaire belge auprès de l’Armée russe, à qui l’idée avait été
soufflée par l’État major de l’Armée russe : un
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Vandervelde harangue les troupes sur l’Yser |
manifeste des socialistes occidentaux
aux ouvriers russes ferait bien l’affaire.
s’être libérés eux-mêmes, ils continueront la lutte pour assurer l’indépendance
des autres, et c’est avec cet espoir que nous saluons la Révolution russe, qui
doit assurer et réaliser, pour être complètement victorieuse, la défaite
décisive des derniers représentants de l’autocratie en Russie »
.
l’accompagner De Brouckère et De Man, Vandervelde était fort habile: il prenait
deux hommes qui se situaient à la gauche du parti, deux homme aussi qui, après
s’être distingués avant 1914 par leurs attitudes anti-militaristes, s’étaient
engagés dans l’armée belge.
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arrivée de Lénine à la gare de Finlande |
Vandervelde et De Man arrivèrent à Petrograd
le 18 mai. Ils avaient voyagé dans le même train que Trotsky, et les
acclamations, à la gare de Finlande, s’adressèrent beaucoup plus à ce dernier
qu’à Vandervelde. «Voyez-vous, citoyen
Vandervelde», lui disait Trotsky (qui le détestait), «cette grande
manifestation, ce n’est pas pour l’ex-Président de l’Internationale, c’est pour
moi».
ils haranguaient les foules et les soldats en «prédicateurs de la guerre sainte». Vandervelde calculait que ses
compagnons et lui s’étaient adressés à près de 100.000 personnes.
Vandervelde se servait dans ses harangues, celle qui portait le plus était
celle -ci: «Le monstre du despotisme
européen a trois têtes. Elles s’appellent Romanoff, Hohenzollern et Habsbourg. Ce sont celles
du tsar de Petrograd, du tsar de Berlin, du tsar de Vienne. Le peuple russe a
abattu l’une des trois têtes. Mais prenez garde ! Elle repoussera, si vous
n’abattez pas aussi les deux autres» (Souvenirs d’un militant socialiste, p. 259 ;
voir aussi Trois aspects de la Révolution, p. 144). Voilà comment on recycle la première phrase de
Manifeste Communiste (Un
spectre hante l’Europe : le spectre du communisme. Toutes les puissances de la
vieille Europe sont unies en une Sainte-Alliance pour traquer ce spectre : le
pape et le tsar, Metternich et Guizot, les eaux de France et les policiers
d’Allemagne) en son contraire : en appel pour une guerre impérialiste….
Le général de
Ryckel, un bouc émissaire qui n’aime pas trop la boue du front
![]() |
Le Tcharevtich avec le Gl de Ryckel |
Nous avons déjà retrouvé
le général de Ryckel chez Destrée : ils font ensemble le trajet vers la
Chine. Nous l’avons croisé aussi dans le récit de Thiry sur la première révolte
des ACM. En tant que représentant de la Belgique au Grand Quartier Général russe, De Ryckel était aussi le chef
des ACM : un général de salon qui a échangé une fois seulement ses chambres
confortables à Petrograd (Saint-Pétersbourg ) pour la boue derrière le front
lors d’une visite à «ses» hommes de
l’ACM pour mater une révolte. Probablement à cause de lui ils avaient la
réputation d’un gang indiscipliné, de fauteurs de troubles influencés par les
bolcheviks.
salon était aussi une figure tragique : le bouc émissaire de la bataille
des forts de Liège en 1914.
lieutenant-colonel de Ryckel avait publié en son nom un ‘Mémoire sur la défense de la Belgique’. Ce
mémoire attire l’attention de l’aide de camp du prince Albert, et de l’ordonnance
du Roi. Les faiblesses stratégiques du plan Ryckel ne dérangeaient nullement
Albert qui avait une autre stratégie, le repli sur le « réduit national » à Anvers ;
repli qui laissait la France, garant de la neutralité belge, à la merci d’une
percée à travers la Belgique. Les autorités belges font donc semblant
d’exécuter le plan Ryckel. En décembre 1913, Ryckel est réintroduit à
l’Etat-major de l’armée en tant que sous-chef, chargé expressément des plans de
défense. Lors de l’ultimatum autrichien à la Serbie du 23 juillet 1914, l’on ‘découvre’ la non exécution du plan. Ryckel,
offensé par une certaine indifférence, avait arrêté les études et renvoyé ses
collaborateurs. Le 28 juillet, avec la déclaration de guerre de l’Autriche à la
Serbie, la Belgique se rabat sur un plan Ryckel ‘allégé’, et demande le
transport par voie ferrée du gros de l’armée sur la rive gauche de la
Meuse. Mais les chemins de fer belges se déclarent incapables de réaliser en
quelques jours ce que l’Etat-major n’avait pu faire en sept mois.
Ryckel proposa
alors une nouvelle variante : le gros de l’armée serait concentré entre
Louvain et Wavre, d’où il gagnerait la Meuse à pied, en deux ou trois étapes.
Le Roi fit encore grand éloge du plan ersatz, le 2 août au soir, lors du
Conseil où fut rejeté l’ultimatum allemand. Dans la nuit du 5 août, l’idée fut
mise à l’épreuve des faits. Le plan ersatz s’effondre au premier choc. Ryckel
préconise alors un repli sur Anvers, auquel le Roi consent évidemment. Les
allemands peuvent envoyer leur première et deuxième armée sur la Marne, en
laissant juste une petite couverture sur leur flanc belge exposé. Après
l’enlisement sur la Marne les allemands se tournent vers Anvers. L’armée de
campagne belge se retire sur l’Yser, laissant derrière elle 30.000 soldats de
forteresse, dont une bonne partie rejoint la Hollande…On les déclarera
après-guerre déserteur… Ca fait un beau troupeau de boucs émissaires, mais De
Ryckel est le premier: il est limogé. On l’envoie le 14 septembre représenter
l’armée belge auprès du grand quartier général russe. C’est là que le
retrouvent en 1917 les sociaux-démocrates Vandervelde, de Brouckère et De Man,
chargés de maintenir la Russie dans la guerre. Très prévenant, il
dactylographiait leurs discours et leur servait quasiment de secrétaire. «Nous ressentions pour lui, écrit
Vandervelde, une sympathie croissante».
Les ACM et les commémorations
Des retraités bénévoles reconstruisent entièrement un autocanon mitrailleur Minerva-Mors pour le centenaire des débuts de la Grande Guerre. L’auto canon
mitrailleur sera exposée au musée royal de l’Armée.
bière pour les Forts de Liège et une autre belgo-russe, brassée à Anthisnes,
que Bruno Bernard, l’un des fers de lance du projet, veut proposer à Poutine.
Une très bonne idée qui peut arrondir un peu les angles du conflit ukrainien…
Mais il serait
peut-être bien d’évoquer cette épopée lors de la commémoration de Julien Lahaut
le 18 août. Tout compte fait, ça serait probablement la seule évocation un peu
sérieuse, quand on sait que l’expo 14-18 aux Guillemins se vante de présenter
seulement le décor.
une balade vers le cimetière de Rhées. Voir mes trois blogs sur la bataille de
Rhées et de Pontisse
Bibliographie
ça. C’est des références que j’ai retrouvé dans les textes en hyperlien)
du monde en guerre des autocanons belges, éd. André de Rache, Bruxelles, 1965.
d’une auto blindée en Galicie, éd. Printing, 1919 et Thone, 1923.
Guerre. L’odyssée d’un corps blindé belge 1915-1919. Reizigers door de Grote Oorlog De odyssee van
het Belgische ACM-pantserkorps 1915-1918″; August Thiry & Dirk Van
Cleemput, Davidsfonds, Leuven, 2008
de Russie de son père.
Valère. Ma campagne de Russie. Namur,
1957.
le corps belge des autos-canons dans la révolution russe. Bruxelles, 1920.
63/64, du Musée Royal de l’Armée à Bruxelles sur les ACM en Russie
Lahaut à l’armée.
l’ULG, travaillerait sur le sujet ( pour un film ?).
corps blindé belge 1915-1919, 2008,
1914-1918, LILY PORTUGAELS, La Libre Belgique Gazette de Liège, 2004
belge pendant la guerre, par Constant Stiers, éd. Dandoy, Châtelet, 1934.
expéditionnaire belge dans la Révolution russe », par le général Semet, Revue
Hauteclaire, numéro d’avril et de juillet 1934.
autocanons belges en Russie», par le lieutenant-général Semet, Revue Belge, 1er
mars 1934.
«Ma deuxième mission
en Russie pendant la guerre», par le lieutenant-général Semet, Bulletin des
sciences militaires, février 1939.
l’odyssée du corps des autocanons en Russie», par Maurice Rogez, Bibl. du Musée
royal de l’armée et d’histoire militaire.
périodique de la Fraternelle des Autocanons, Bibl. du Musée royal de l’armée et
d’histoire militaire.
le corps belge des autos-canons dans la révolution russe. Bruxelles, 1920.
Les Journées du Patrimoine 2007 exposition, «Jules Destrée, diplomate de la
Grande Guerre».
Belgique et Russie, 1917-1924 : gouvernement et opinion publique Jean Stengers. Revue
belge de philologie et d’histoire
lien Année 1988
Volume 66 Numéro
66-2 pp. 296-328
The Remaking of a Mind. A soldier’s thoughts on War and
Reconstruction, Londres, 1919,
1917 (Mémoire de licence en histoire, UCL, 1972).
socialiste, évoque le voyage avec Trotsky.
il y a le témoignage de son secrétaire, Richard Dupierreux http://connaitrelawallonie.wallonie.be/fr/wallons-marquants/dictionnaire/dupierreux-richard#.U1F5wvl_uLU
(cf. R. Dupierreux, Jules Destrée,
Paris-Bruxelles, 1938, p. 115 et sv. ;
Bruxelles-Paris, 1920, p. 175, 168, 161 et 162.
soviétique, 1917-1919, 1. 1, Paris, 1933, p. 188
Robien, Journal d’un diplomate, p. 211 et 245
belge, 1918-1925 (Mémoire de licence en Histoire, ULB, 1976).