69ième balade-santé MPLP Herstal : une nouvelle place et une cité centenaire à Vottem partie I
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avec la Maison de quartier de la Préalle |
(1ère partie : la place)
Notre 69ième balade-santé MPLP du dimanche 13
novembre 2022 part de la Place Gilles Gérard dont la rénovation touche à sa
fin. C’est l’objet de ce blog. 2022 est aussi le centenaire de beaucoup de
sociétés de Logement. Dans ce cadre nous visiterons la cite des Cascogniers. Vous
aurez la description dans la 2ième partie.
On part à 10h de la Place Gilles Gérard à
Vottem. Il y a comme chaque fois un départ en covoiturage à 9h30 devant MPLP Herstal avenue Ferrer 26.
La Place Gilles Gérard
L’église remonte à 1788, lorsque le Chapitre
de la Cathédrale fait démolir l’ancienne église et rebâtir une toute neuve, à
ses frais. Lors de la révolution de 1789, les travaux ne furent pas terminés et
la tour fut rapidement coiffée au point où elle était arrivée, de sorte qu’elle
présente encore aujourd’hui un aspect assez spécial (Dehousse p.23).
En dessous de la place il y avait l’ancien
cimetière. En 1876 une pétition demande de déplacer ce cimetière, pour des
raisons d’hygiène : en face se trouvait un puits public. Le conseil
communal rejette la demande et lorsqu’en 1885 le cimetière devenait trop petit
ils achètent une parcelle à côté. Le gouverneur provincial s’oppose à cet
agrandissement et imposa le transfert. Le conseil se plie finalement mais avec
ça l’histoire n’est pas encore terminée.
L’allée conduisant à la porte de l’église
était bordée de chaque côté par un petit grillage métallique. En 1888 la
commune fit enlever les grilles et démolir le mur de gauche. Les corps se
trouvant dans la partie gauche furent transférés au Pireux. Pour la droite, il
a fallu de la patience. Un certain Guillaume Grandjean y avait fait construire
une chapelle pour sa fille et s’opposa à la désaffectation jusqu’en 1897 (Georges
Dehousse, Histoire de Vottem, 1981, p.384).
La place fut inaugurée le 4 juin 1899.
Gilles Gérard bourgmestre de Vottem en 1904, sans le titre
Quant au nom de la place, Gilles Gérard
(1870-1934) est devenu bourgmestre de Vottem en 1904, dans la foulée de la
prise de la majorité socialiste à Vottem.
Pour éviter cette majorité, l’évêché avait
acheté la maison, cabaret, salle de bal et jardin pour mettre à la distraction
de la population de distractions honnêtes, de jeux pour les enfants, d’un local
pour les adultes, avec buvette servant de la bière (genièvre prohibé), billard,
jeu de cartes, de quilles, caisse d’épargne, cours de musique et de chant. Le Cercle Saint Etienne fut inauguré le 17 mars 1898. En 1914 l’armée
allemande y installa un hôpital de campagne. Au lendemain de la loi Vandevelde,
il devint un cercle privé, le seul endroit de la commune où l’on pouvait
légalement consommer de l’alcool. Malgré la loi, la petite goutte continuait à
être vendue un peu partout, sauf à la Maison du Peuple des socialistes, aujourd’hui disparue.
Quant à Gilles Gérard, le titre de Bourgmestre lui fut refusé par le
Ministre de l’Intérieur, comme c’était la règle à l’époque, étant donné son
appartenance au Parti ouvrier belge.
Après la guerre Gilles Gérard fut enfin nommé
bourgmestre par AR du 24/5/1919. Pas pour longtemps, puisqu’il donna sa démission
fin 1919, lorsqu’il fut élu conseiller provincial, puis député permanent
jusqu’à sa mort en 1934. Boclinville lui succéda jusqu’en 1931.
Gilles Gérard président de la Société Coopérative des HBM de
Herstal & des communes environnantes.
Le 31 janvier 1922 se constitue la Société
Coopérative des HBM de Herstal & des communes environnantes. Les principaux
actionnaires étaient les communes de Herstal et de Vottem, l’Etat, la Province
et la Fabrique Nationale. Le premier président est le député permanent Gilles Gérard, Elle a pour
but exclusif « l’achat, l’amélioration, la vente et la location d’HBM,
l’achat de terrains en vue de la création de cités-jardins ainsi que de
jardins ». Les premières maisons
construites par la société remontent à 1923-1924 : 3 logements multiples
rues Croix Jurlet et J-L Sauveur ainsi que douze belles maisons rue du
Bouxthay. Je n’ai pas réussi à savoir en quelle année on a construit le premier
noyau de la cité des Cascogniers, qui fait la deuxième partie de notre balade.
Gilles Gérard évite aux Vottemmois un massacre par les allemands
en 1914
Avec l’abbé Crèvecoeur, curé de l’époque, Gilles
Gérard évita aux Vottemmois un massacre par les troupes allemandes en août 1914.
Le 6 Août 1914 22 Belges et 11 Allemands
sont tués à Vottem au cours d’une escarmouche. Avant de les enterrer l’abbé
Crèvecoeur demande au photographe
local N. Lajot de les photographier dans le but de les identifier. Les
portraits sont réalisés à l’aide d’assistants chargés de redresser quelque peu
les défunts pour le présenter à l’objectif. Ils maintiennent les cadavres à la
verticale. Leurs portraits sont exposés dans la salle paroissiale, qui fait
également figure de morgue. Fin août, l’armée allemande
envoie une commission d’enquête parce que des bruits couraient que des soldats
–dont un noblion haut-gradé- avaient été
tués par des francs tireurs. Les photos sont remises à l’enquêteur allemand.
Les 22 plaques de verre des soldats belges perdues réapparaissent sur un marché
aux puces en 2003. Ils sont aujourd’hui au musée In Flanders Fields. Dans le
cercle paroissial la VRT a fait le 5 août 2014 un beau reportage sur un
évènement qui a valu à Vottem les cimaises du musée In Flanders Fields à
Ypres. en 2004, à la demande du Flanders Field Museum, le compositeur Liégeois,
Stéphane Houben a composé un petit «Vottem
requiem» pour soprano, piano, violoncelle et flûte, pour les victimes de
Vottem.
Un plan décennal pour la rénovation de la Place
La désaffectation du cimetière a pris dix ans.
C’est aussi +- la durée de gestation du projet de rénovation de la place
aujourd’hui, un chantier de 2,5 millions €. Aujourd’hui il touche à sa fin
En 2011 un budget de 100.000 EUR avait été inscrit dans
le cadre du budget AMSR (Aménagement, mobilité, sécurité routière), et on
annonçait même la désignation d’un adjudicataire avant la fin de l’année. Puis on
se tourne vers le TEC en espérant que le TEC allait prendre ça en charge. La
Ville a repris le dossier « afin d’en accélérer la mise en œuvre » (sic). En
2015 la Place était retenue dans les quatre dossiers présentés par Herstal pour
la programmation FEDER 2014-2020. Le réaménagement avait reçu un avis positif
de la «task force» wallonne. Mais elle n’était pas finançable vu le nombre de
demandes. Le Groupement de Redéploiement Économique alloue alors 580.000 euros
qui permettent le financement des études et démarches préparatoires. La Ville rentre
deux fiches, une version macro pour la place et ses abords, de 4 millions
d’euros. Et une version bis de deux millions d’euros (La Meuse 3/7/2015).
C’est la version micro
qui est finalement réalisé. Le Conseil Communal du 9/7/2018 attribue le marché
au bureau A.M. De Ceuster. Le lot 1 de 407.000€
est pour le parking derrière le Musée de la Fraise. Le lot 2 de 1,9 millions
d’€ est pour l’aménagement de la Place et des amorces des voiries avoisinantes.
Une partie du lot 1 est subsidiée par le Fonds FEDER 2014-2020; une partie du
lot 2 est subsidiée par PIC 2017-2018.
Les Dear Hunters sur la Place
En même temps les Dear
Hunters (=chers chasseurs, jeu de mots avec deer hunters : chasseurs de
cerfs) s’installent sur la Place Gilles Gerard. Ce couple
d’urbanistes/architectes font des observations très fines à partir de leur « maison conteneur » vitrée. Voici quelques extraits de leur rapport :
« Chaque
nouveau projet devrait commencer par ce qui est déjà en place, afin de voir
comment le nouveau peut être inséré en support ou à la place du vieux. La plus
grande partie de la Place Gilles Gerard est parking. Si le projet n’inclut pas
les environs de la place, l’utilisateur dominant de la place restera la
voiture, même si on se gare en dehors de la place.
La place
est aussi le terminus de deux lignes de bus. Un, deux ou même trois bus garés
sur une place aussi intime peut paraître un peu impropre, mais un effet
secondaire et positif est le contrôle social : entre 5h50 à 23h50 il y a
fondamentalement toujours au moins une paire d’yeux sur la place.
La
partie en face de l’église est la partie la plus vivante. La plupart des
fonctions que l’on cherche pour créer une place se situent là : une petite
salle de réunion, les scouts, quelques magasins et restaurants.
Le Clos
du Val mène au Ravel qui est un des endroits les plus agréables. La place
pourrait fonctionner comme un point de départ et d’arrivée agréable pour des
balades récréatives, avec un café au départ et une glace à la fin.
Un
espace partagée semble tout à fait adaptée aux besoins des utilisateurs de la
place. Les enfants des écoles attenantes devraient pouvoir s’en servir comme un
espace à jouer, sécurisée contre les voitures. Pour éviter de devenir comme la
Place Jean Jaurès, il devrait être très clair pour quelqu’un qui sort du
parking qu’il est un hôte de la place et pas l’utilisateur principal.
La zone
avec des bancs et un jeu d’eau, placée juste à côté du parking, semble
positionnée un peu étrangement et c’est douteux qu’elle sera acceptée comme une
place chouette pour se rencontrer. C’est une très bonne idée de caser l’espace
parking derrière l’ancienne mairie si ceux qui ont l’habitude de se garer
en face de leur destination peuvent être convaincus de marcher quelques mètres ».
Le croisement des bus
Les observations de ces deux urbanistes n’ont
pas été intégrées dans le projet du bureau De Ceuster. Il faut dire qu’ils ont
été invités à Herstal un peu à l’improviste, après un désistement de la ville
de Liège. Et la situation a évolué
depuis 2018, avec quelques fermetures de commerces pour qui un chantier n’est
jamais un cadeau.
La situation a aussi évolué par rapport aux
bus, avec le P+R qui est devenu un terminus pour la ligne 24 du Thier-à-Liège.
Elle passe encore par la place et dessert ainsi la cité des Cascogniers.
Là où les Dear Hunters voient du positif dans
un terminus sur la place, le maire F.Daerden juge, lors de la réunion
d’information du 11/7/2018, devant 100
personnes, « qu’un terminus sur la
place n’a presque que des inconvénients : pollution sonore et gaz. Je dis
presque parce que les Dear Hunters mentionnent le contrôle social. Je vais me
renseigner auprès de ma police sur le nombre d’appels provenant des chauffeurs
de bus. Par contre, il y aura un contrôle social avec le déplacement du
commissariat de quartier qui s’installe dans le bâtiment Belfius et qui devront
traverser la place pour aller chercher leur véhicule. Les caméras de
surveillance et l’éclairage augmenteront la sécurité ».
J’ai l’impression que le volet transport
public a quand même été pris à la légère dans le réaménagement. A commencer par
le TEC qui n’a envoyé personne aux réunions préparatoires. Mais on aurait pu
les relancer. On ‘constate’ aujourd’hui que là où un large «boulevard »
occupait la route sur le parvis de l’église, c’est aujourd’hui un passage en «
S ». Les bus solos ou articulés ne peuvent pas se croiser.
Selon Isabelle Tasset, porte-parole du TEC
Liège, «il faudra réorganiser les lignes pour que la circulation ne se fera que
dans un sens. C’est surtout au niveau de la ligne 134 (gare Léopold – gare de
Glons, NDLR) qu’il y aura bel et bien ici un croisement. Il faut aussi tenir
compte, niveau mobilité, de la mise en sens unique de la rue Emile Vandervelde,
qui explique aussi quelques petits changements» (pour la ligne 71
St-Lambert-Cita-Vottem-Milmort l’arrêt est déplacé vers la rue Emile
Vandervelde).
Pour la Ville de Herstal, « il n’y aura aucune ligne ni arrêt supprimé. La philosophie de
rénovation de la place a toujours été de la rendre aux piétons et de l’apaiser.
Ces chicanes visent à y réduire la vitesse. C’était, à l’époque déjà, une
demande des riverains. Les plans ont été validés il y a plusieurs années, y
compris par le TEC lui-même. La largeur de voirie a déjà été augmentée par
rapport au projet initial mais, depuis, visiblement, le volume du nouveau
matériel du TEC est plus large et plus long qu’avant. Des essais ont été
effectués en juillet avec des bus articulés et il s’est avéré que, pour un
croisement, c’était en effet un peu serré. » (La Meuse 1/9/2022).
Wait and see ?
Le parking derrière le Musée
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le chantier du parking photo B.Courtois |
Le chantier du parking derrière l’ancien hôtel
de ville prend un an de retard suite à la découverte d’une pollution suite au stockage
de produits divers et des engins communaux d’avant la fusion des communes. Cette pollution ne saurait avoir durée
longtemps puisque la maison communale,
inaugurée en 1928, a été construite sur l’ancien cimetière. Et en 1951 on y a
encore aménagé un terrain de basket pour le club qui venait d’être créé.
On découvre à l’occasion que le terrain est repris sur la
carte archéologique de la Région Wallonne. Heureusement, on peut résoudre le
problème en demandant à l’entreprise qui réalise le chantier d’assainissement d’être
attentive. C’est seulement si des choses sont trouvées, que la question se
posera d’organiser des fouilles et explorer le site en profondeur.
Les travaux sont encore interrompus le 27 mars
2021. La hauteur du talus au fond de la place a été mal estimée. Le problème
est résolu en raccourcissant le parking de 4 mètres, au lieu de construire un
mur de soutènement pour les jardins des riverains.
Ceci dit, l’aménagement de ce parking n’a pas
suscité l’enthousiasme de la Commission d’Aménagement du territoire. Le dossier
n’a recueilli qu’une voix pour, et huit abstentions. En cause: l’accès et la
sortie du parking pour les personnes à mobilité réduite (PMR). Pour descendre
au parking la rampe PMR compte un escalier de 12 marches ! Sans compter
que la PMR se retrouvera dans cette ancienne maison communale devant un
magnifique escalier d’apparat inaccessible… Et que cette rampe bouche la sortie
latérale qui serait pourtant la plus intéressante pour les piétons. Je me
demande aussi pourquoi on devrait reconstruire un garage pour la police qui ne
loge plus là et qui a d’ailleurs difficile d’assumer une présence suivie à
l’ancienne agence Belfius….
Le bulletin du musée communal de juillet-août
2021 est entièrement dédié au « Musée de la fraise et de la vie
d’antan ». On peut espérer une nouvelle dynamique pour ce musée qui est là
depuis 2006. Suite au problème de s’adapter à
la nouvelle loi sur les asbl, le conseil communal a convié juin 2021 la
gestion du musée à l’équipe du musée De Herstal. Ainsi ce musée sympa regagne
une certaine sécurité juridique. Il faut maintenant que ce musée sympa garde
ses racines locales. C’est bien parti : ce bulletin a été réalisé par deux
votemmoises Natalina D’Amore et Francine Lageot ; et c’est en même temps
un hommage au magnifique travail réalisé par Jean Baeyens et Jean Noelanders et
plein d’autres confrères pendant 15 ans.
La place et ses impasses
Je rappelle que la Ville avait rentré deux fiches, avec une version macro pour la place
et ses abords, de 4 millions d’euros. La Ville n’a pas
(encore ?) trouvé des fonds pour les abords. C’est dommage, mais Rome n’a pas été fait en un
jour non plus. Sans sousestimer les problèmes. Il y a par exemple 48 propriétaires de la cour/impasse à l’angle de la place et de la rue
Nicolay. Une situation cadastrale qui empoisonne la vie des riverains. Et ce
n’est pas la seule. La rénovation de la place aurait été une bonne occasion pour
assainir certaines situations qui en temps normal restent bloquées.
Clos du Val dans l’ancien jardin du Presbytère
On va quand même jeter un œil sur le Clos du
Val, où les problèmes d’un lotissement mal ficelé dans les années 50 ont
entretemps trouvé une solution (heureusement). La voirie était restée propriété
collective ce qui a été une source permanente de conflits pour les riverains (amélioration
du chemin, éclairage public, distribution d’eau). Pour ramener le calme la
commune devient propriétaire. Les riverains ne sont pas heureux avec la
nouvelle dénomination « Impasse du Val » en 1960, la jugeant péjorative
et susceptible de déprécier les propriétés. Le Conseil Communal accepte
finalement à l’unanimité le nom actuel Clos du Val.
L’endroit faisait partie de l’ensemble ‘d’èl
cour d’èl va ». Les Dear Hunters m’ont appris que « le Clos du Val commençait Rue de Liège et
traversait la place actuelle, en la divisant +- en deux : la partie
nord-ouest était un cimetière et la partie plus petite au sud-est, entre le
chemin et l’église, des broussailles. Aujourd’hui encore la plupart des gens
traversent la place ainsi, en traversant la partie parking, vu que le Clos du
Val mène au Ravel qui est un des endroits les plus agréables pour un petit tour
avec une glace en mains. Cela contribue à une différentiation à peine
perceptible des fonctions : au nord de cette ligne imaginaire il y a les
parkings, et au sud il y a la vie et des gens qui cherchent un endroit où
rester un peu ».
Le vicinal 467A LIEGE – HOUTAIN-ST-SIMEON : un Ravel
Ce Clos est depuis 1899 barré par le vicinal467A LIEGE – HOUTAIN-ST-SIMEON. L’assiette vers ‘Milmort-Station’
et ‘Liers-Fort-Liers-Station
Etat’ a disparu dans le zoning des Hauts Sarts, mais on retrouve l’assiette
à Fexhe-Slins-Anixhe. A
Houtain-St-Siméon Station il rejoint un autre vicinal, la ligne 76. C’est aujourd’hui la liaison Ravel Meuse – Ravel Liers (Réseau
Autonome de Voies Lentes) réservé « aux
déplacements non motorisés, et réunissant des conditions suffisantes de largeur
de déclivité et de revêtement pour garantir une utilisation conviviale et
sécurisée à tous les usagers de toute capacité». Le terminus du
vicinal se trouvait un peu plus loin, à l’endroit que
l’on appelait « les travaux ». Jean-Lou Rouche décrit comment y arrivaient
régulièrement les wagons de marchandises destinées aux commerces des environs
dont le moulin de Jean Deffet et la boulangerie de l’Union coopérative.
A l’arrière
saison, il y transportait les betteraves sucrières à la râperie de Liers
amenées « aux travaux » par les tombereaux des fermiers.
Cette petite
gare était aussi le terminus de la ligne Liège-Vottem inaugurée en septembre
1903. Cette ligne traversait le bas de la rue de Liège en s’enfonçant derrière
les maisons de la place, décrivait un large arc de cercle pour déboucher rue de
Liège, retraversait obliquement cette
rue pour sortir rue Bonnier du Chêne (près des n°15 et 17) et filait droit
devant lui dans « les basses » pour ressortir au Plope, entre les
maisons Prévinaire et Bodson.
Sur une voie de dédoublement, attendait une autre
motrice. Le passage d’un témoin (en l’occurrence un morceau de bois) indiquait
que la voie était libre permettant à l’autre voiture d’avancer dans la voie
unique. En hiver, l’abondance de la neige dans « les basses » empêchait
le passage et le trajet Vert Vinâve-Plope se faisait fréquemment à pied. Le tram passait encore par le Charbonnage de la Batterie et la Vieille
Voie de Tongres.
Les plate-formes étaient ouvertes à toutes les intempéries. Le
wattman, transi de froid malgré un passe-montagne sous son képi, une grosse
écharpe de laine autour du cou, un pardessus à col retroussé , des mouffles
fourrées de peau de lapin et des sabots bourrés de paille , profitait de
l’arrêt au terminus pour se réchauffer les mains au contact des lampes à pétroles qu’il
décrochait de l’avant de la voiture.
Par la suite,
il y a eu fermeture des plate-formes, placement d’une chaufferette électrique à
l’intérieur, voitures plus spacieuses avec un système de freinage plus
efficace. Ce qui n’empêcha pas qu’une de ces motrices dévala, le 31 décembre
1931, la rue de Campine pour terminer sa course, couchée sur le flanc en face
de la pharmacie Janssen, rue de l’Académie. Il y eut un mort et 34 blessés.
En 1953 les
trams furent progressivement remplacés par des autobus » (Le temps où Vottem riait, 1987)
La vallée du Rida
Ce val est en fait la
vallée du Rida. Ce ruisseau alimentait 9 moulins. C’est
pourquoi on l’appelait jadis «Rieu des Mollins». Cette appellation est
aujourd’hui sauvegardée dans le rue des Moulins. Ce rieu était alimenté par deux branches: une
dévalant de Vottem, le long de ce qui est aujourd’hui la rue des Meuniers. Une
deuxième vient de Milmort. Le Rida est encore à l’air libre au Patar. Le
ruisseau se retrouve sous une voûte dans le fond des jardins de la rue Basse
Préalle et en dessous de la rue Faux Rieu.
Les Roubys
Nous revenons sur la Place Gilles Gérard. . La société coopérative l’Aurore y commença ses
activités par un magasin d’alimentation. En 1905 elle ouvre la Maison du Peuple
(plus tard la taverne du Rouby. Elle s’intègre à l’Union Coopérative en 1918. En 1960 le club des jeunes construit une salle derrière la Maison du Peuple, inaugurée le 16/12/1961. En
1982 elle est ravagée par un violent incendie suite aux travaux de réparation
du toit.
Sur
l’emplacement du Rouby, la Maison Médicale qui a gardé le nom. En 1994 à Vottem avait sa
Radio Rouby sur 107,4 Mhz. Il y a eu aussi un
bimestriel Le Rouby, publié par l’Union
socialiste communale. L’IHOES doit avoir un exemplaire du n°98 et 99 de 1963 + un numéro non daté et non numéroté de 1964 (un journal électorale), puis le n°100, 105 et
110.
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photo B. Courtois |
Rouby était le surnom des Vottemmois. Un Rouby
était un bélier. Les vottemmois avaient un penchant pour user du coup de tête
lors des bagarres.
Le pavé qui longe la salle de l’Equipe débouchait
à l’époque rue Visé-Voie. Derrière il y a encore le squelette en béton de la
boulangerie coopérative.
La cité
La suite de la balade fait partie d’un autre blog. Nous montons la rue Vandervelde,
avec son Calvaire, œuvre du Curé Spinozza, en 1949. Nous prenons sur notre
gauche la Ruelle Tridène, l’ancien chemin vicinal N°25. Nous traversons la rue des Maraîchers pour
rejoindre la rue des Bleuets qui se prolonge en sentier au-delà de la rue Croix
Jouette. Le lieu-dit as Cascognis était traversé par ‘li pazê d’Rôcou’ disparu
aujourd’hui sous l’échangeur. Nous visiterons la cité jardin des Cascogniers.
A côté de la Cité se construit en 1937 ce qui
deviendra une caserne. En 2018, on a commencé à y rassembler toutes les entités
judiciaires. Une autre partie est occupée aujourd’hui par le centre fermé. Et
sur la partie qui longe la cité vient de démarrer (enfin) un projet immobilier.
Sur le chemin de retour nous ferons un petit
arrêt à la chapelle Cloes.
Sources
http://hachhachhh.blogspot.be/2013/12/historique-du-logement-social-herstal.html
Plus dans mon blog fait à l’occasion d’une
balade santé en 2015 http://hachhachhh.blogspot.be/2014/02/balade-sante-vottem-un-ravel-la.html
La Victoire pacifique de l’Abbé Crèvecoeur,
curé de Vottem 6 sept. 1914 ; L’authenticité du coup de main tramé contre le Q.
G. du Général Leman. Préf. du Lt. Général en retraite ver Eecke Dupont, 1938 –
138 p.
Georges Dehousse, Histoire de Vottem, 1981
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photo Dear Hunter White House Vottem |