image Altiplan

A Visé l’enquête
publique sur un permis de MATEXI sur l’ancien Charbonnage du Hasard vient de se
terminer ce 22 mars 2022. C’est un projet important pour Cheratte-Bas qui a perdu 6% de ses habitants, de 2003 en
2003 à 1.882 en 2018.
Dans
un premier temps il s’agit de la construction de 2 immeubles à appartements (33
unités) sur la paire du charbonnage qui appartient aujourd’hui à la SPI. Dans
un deuxième temps on construira 69 maisons sur la paire aux bois, propriété de
la ville. Dans le compromis de vente on parle d’un « Quartier
Coteaux » et d’un «Quartier Jardin », ou quartier est et ouest. Ces noms
ne sont évidemment pas définitifs et vous pouvez déjà réfléchir à des noms pour les nouveaux espaces publics et
chemins (par exemple des personnalités locales).

Le Quartier Coteaux  entre la 
rue de Visé, la rue Petite Route, la colline et la tour Malakoff  fait 1,19 ha. Le
Quartier Jardin  entre
la voie ferrée, le parc du château, la rue de Visé et le hall omnisports et
l’école fait2,88 ha.

Décembre 2020  une Réunion d’Information Préalable

Le 17
décembre 2020  il y a déjà eu une Réunion
d’Information Préalable au Hall omnisports de Cheratte-Bas. On y a présenté
l’avant-projet en présence de 110 riverains. On y a évoqué
la mobilité, les nuisances sonores, les sols
pollués, un parking P+R (payant) pour une nouvelle gare, la vitesse dans la Rue
de Visé, la mobilité douce le long de la Meuse et aussi entre la darse et la
Belle Fleur etc.

Bref, un
dossier complexe qui est soumis aujourd’hui à une enquête publique où le
citoyen peut formuler ses remarques, sur des aspects que le promoteur n’a pas
vu, ou qu’il ne veut pas voir parce que cela ferait monter les coûts.

C’est la
Ville de Visé qui organise, mais c’est le fonctionnaire délégué (FD) de la
Région Wallonne qui décide. Or, il s’agit d’un Site
à Réaménager (SAR), autorisant le FD à s’écarter de la
situation de droit, comme le Plan de secteur ou un règlement d’urbanisme. D’un
côté cela est normal : la situation d’une friche est complexe, avec des
éléments de patrimoine, une pollution, une gare qui n’est pas encore décidé,
etc. Cela fait que n’importe quel grain de sable peut bloquer le projet.
Ca ne devrait pas freiner le
citoyen à formuler ses observations. Mais dans ce contexte il faudra des
arguments très forts pour convaincre le Fonctionnaire-délégué que certains
comparent à Louis XIV.

Une fermeture bâclée

Le Hasard à Cheratte a
fermé le 31 octobre 1977. En 1980, le charbonnage et son château sont vendus
pour 125.000€ à un ferrailleur limbourgeois, M.Lowie. En 2017 ses héritiers demandaient
126.000 € rien que pour le château et son parc ! Aujourd’hui le château
est dans les mains d’une société immobilière hollandaise qui veut en faire un
bed and breakfast.

Vers 1997 Visé rachète la
Paire au Bois. Je n’ai pas réussi à avoir le prix. En 2013 la SPI lance une expropriation
judiciaire des héritiers de Lowie décédé. Là non plus je n’ai pas le prix.  L’intercommunale assainit le site. Il vaut évidemment
mieux que la SPI+ investit dans l’assainissement de friches que d’exproprier
des terres agricoles. Mais pas à n’importe quelle condition !

Fin 2017 Visé signe
un partenariat avec la SPI pour une stratégie de vente commune. Au Mipim à
Cannes, la grand-messe annuelle des professionnels de l’immobilier, Visé et la
SPI lancent un appel d’offres pour  un projet immobilier privé qui prend
entièrement en charge conception, réalisation et financement.
Le Conseil
communal du 18 février 2019
lance un concours. Le prix des
terrains est fixé à 715.000 € pour la SPI et de 685.000 € pour la Ville. J’ai
calculé que cela revient à 35€ le mètre carré. Le 8 novembre 2019 MATEXI est choisi
parmi les 3 candidats.

Un projet ‘modèle’
de Partenariat Public Privé.

Ce projet est un modèle de
Partenariat Public Privé. Le public n’aurait plus les fonds, et le privé
saurait se charger mieux du travail. C’est cela le crédo.

Mais si nous regardons de
plus près d’où vient l’argent, nous constatons qu’à la grosse louche la Spi, la
Ville de Visé et la Région wallonne ont déjà mis 4,5 millions d’euros (achat,
études, assainissement). Le site est vendu pour 1,4 millions d’euros. C’est la
moitié du prix que la SPI demande pour un terrain dans un zoning !

réparation du toit par la SPI+

Matexi réalisera une
place, les voiries, des trottoirs et des chemins à rétrocéder à titre gratuit à
la Ville. C’est des charges urbanistiques qui incombent à n’importe quel
promoteur. Elle  prend en charge l’éclairage
et la rénovation de la tour Malakoff. Mais le promoteur reconnaît que ce
patrimoine est aussi une plus-value pour son projet. Matexi juge que « la mise en valeur de cette partie est
nécessaire pour créer une dynamique d’occupation ; c’est dès lors en
condition suspensive de la présente convention
 ». L’engagement de
Matexi se limite à livrer le bâtiment  «Casco » à la Ville (=en état brut, un gros œuvre fermé, intégrant l’arrivée de toutes les
techniques/énergies à chaque étage ; nouveaux châssis/rénovation des
châssis existants, nettoyage des façades, sols, machineries, escaliers classés
etc)
. La SPI a déjà rénové les toitures de ces bâtiments classés. La tour,
considérée comme un volume non chauffé, ne sera pas isolée.

J’ai lu quelque part que
la tour est aussi à rétrocédé à titre gratuit à la Ville, mais d’autre part je
lis que c’est Matexi qui commercialisera ces espaces, et prendre en passant son
%.

Il y a encore d’autres
conditions suspensives qui ont un prix pour les instances publiques, ou qui représentent
un risque. Matexi compte sur une nouvelle gare à Cheratte, et la
non-inscription dans le plan 2023-2026 de la SNCB permet à Matexi de
postposer  les travaux patrimoniaux à la
phase 5 (2028 !) et d’adapter le tableau de cautionnement. C’est la Ville qui
réalisera et payera le P+R.  Au sous-sol
de la lampisterie, l’aménagement intérieur de la maison des associations est
pour la Ville.

Absence complète de logement social.

Ce qui me
heurte le plus dans ce projet immobilier
est l’absence complète de logement social. C’est d’ailleurs une question
qui est revenu plusieurs fois lors de la Réunion d’Information Préalable. Les
logements de Matexi sont à vendre. Donc ce n’est pas pour les locataires.
Fondamentalement, le projet vise des gens ‘à
haute valeur contributive’
, ce qui intéresse les bourgmestres. C’est ce
qu’on appelle ‘la gentrification’. Matexi
prétend  faire tous types de logements accessibles
à qui veut (large gamme d’habitations entre 110 et 190 m², appartements). A qui
veut ou à qui peut ? Pour ce qui me concerne, le logement ne devrait pas
pomper plus que 30% d’un budget de ménage. C’est d’ailleurs le critère que les
banques appliquent, dans l’autre sens : elles ne prêtent pas une somme qui
dépasse les 30% d’un revenu, question de solvabilité. Et cela à un moment où
les listes d’attente pour un logement social s’allongent. Et cela alors que la
part de logements publics diminue à Visé : en dix ans, de  2008 à 2018, on est descendu de 15,68 % à
14,43 % de logements publics. Et ces statistiques reprennent le logement
public, avec des logements à prix d’équilibre, càd au prix du marché, et aussi
tous les logements sociaux vendus au privé depuis  dix ans. Certes, avec ça Visé a toujours un
taux supérieur à la moyenne de l’agglomération, et supérieur à la cible de 10%
soi-disant ‘imposé’ par la Région Wallonne, mais c’est vraiment dommage de ne
pas avoir profité de la libération de cette friche pour rétablir un équilibre.

D’autant plus qu’il y a de l’autre côté du chemin de fer la Cité des Fleurs qui était déjà une
cité-modèle lors de sa construction en 1925. La houillère a voulu y établir “une colonie d’ouvriers polonais de même type
que celle qui s’établissait à Hautrage dans le bassin de Mon
s “.  Et, lorsqu’après la fermeture en 1977, la
régionale visétoise d’habitations sociales reprit la gestion, elle a fait à
nouveau une rénovation modèle. Certes, elle n’a pas résolu tous les problèmes,
mais cette rénovation est une preuve vivante que les compétences sont là. Le bureau Altiplan° Architects, sous-traitant de Matexi,
prétend « faire écho à ce qui a été
réalisé dans le passé ».
Peut-être, mais il ne fait certainement pas écho
à la Cité Jardin, qu’on vient visiter de loin.
En septembre 2018  j’ai accompagné à trois reprises un groupe du
Gemeinnützige Wohnungsbaugenossenschaft Troisdorf eG (une société de logement
allemande, avec ses locataires, puis son personnel, et ensuite ses sous-traitants).

Sur la cité voir mon blog http://hachhachhh.blogspot.be/2017/05/31ieme-balade-sante-mplp-une-cite-des.html

Les problèmes de stationnement

L’enquête
publique en cours ne couvre que la Phase 1 : la paire du charbonnage.
L’enquête sur la paire au bois, de l’autre côté de la rue de Visé, se fera plus
tard suite à un problème de pollution. Pour cette phase 1
il n’y a que 33 places de parking pour 33 logements, or que
la norme est un emplacement et demi par logement.
Les surfaces constructibles côté
Coteaux sont limitées par le relief, la présence du puits N°3 et l’esplanade
devant la tour Malakoff. En plus, le sous-sol pollué empêche d’y créer des
garages souterrains. Donc il n’y en a pas assez !

A la Paire au Bois il y a
97 emplacements pour 80 maisons (en phase 2 non concernée par l’enquête
publique). Au total il y a donc
130 places de
stationnement dédiées aux logements pour 115 unités d’habitation (1,15 place
par logement : 80 maisons, 32 appartements et 3 unités dans le bâtiment
patrimonial EIE p.131).

A mon grand étonnement les
experts de l’étude d’incidences estime que cela couvre les besoins, selon et qu’un
véhicule par ménage est largement suffisant: « Cheratte-Bas, déjà bien desservie par les transports en commun
et plus proches des polarités de niveau supérieur, et plus encore lorsque
l’arrêt ferroviaire sera créé, est une entité urbaine où l’usage de la voiture
sera encore plus faible »
.

L’EIE avance aussi qu’en
2019  le nombre moyen de véhicules par
ménages était de 1,25 à Visé. Mais peut-on extrapoler cette moyenne aux ménages
à deux revenus (et deux voitures) qui achèteront une maison Matexi ?

Or que déjà maintenant il
y a un problème de stationnement Rue de Visé. C’est au moins ce qui est
ressorti de la Réunion Préalable: certains riverains doivent aller se garer sur
la friche de la paire au bois. 15 – 20 voitures vont se garer derrière car il
n’existe pas de stationnement suffisant. La rue de Visé et la place Jean Donnay
disposent, sur le domaine public, de 170 à 180 emplacements clairement
délimités et de 30 à 40 emplacements non délimités dans la partie médiane de la
rue. Et il y a l’école communale et une salle omnisports. Je signale, pour être
complet, que le projet prévoit 7 p
laces dédiées aux
commerces ; 65 places pour le bâtiment classé et 16 places dédiées aux
visiteurs.

Je n’aborde pas ici un
éventuel P+R, parce que l’incertitude est grande par rapport à la création
d’une nouvelle gare. Mais si ce P+R serait payant, certains navetteurs seront
tentés d’aller se garer ailleurs.

L’EIE suggère
d’implanter  une seconde bande de
stationnement dans la partie de la rue de Visé au sud de la passerelle qui ne
dispose pas d’une bande de stationnement (hormis la partie courbe). Une
trentaine de places supplémentaires pourraient être créées. Mais cela
reviendrait à faire porter cette charge par la Ville, or que la pénurie est
crée par des places de stationnement insuffisantes chez Matexi!

1,15 places de parking au
lieu d’une et demi : c’est du Jean de LA FONTAINE : « Selon que vous serez puissant ou
misérable Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir »
.

Les eaux d’exhaure pour un réseau de chaleur

exhaure puits 2
photo nicau

Un élément très
intéressant dans le projet  Matexi est
l’utilisation les eaux d’exhaure pour un réseau de chaleur. Keskeseksa, ces
eaux d’exhaure ? Les mines ont toujours du pomper l’eau qui noyait le
réseau  de galeries et de veines de
charbon vidées. Lorsqu’on a arrêté les pompes tout ce réseau a été inondé
jusqu’au niveau de ces galeries d’exhaure qui évacuaient l’eau par gravité.

Matexi propose d’installer
un réseau de chaleur sur cette résurgence qui a un débit de 100 m3/h.
Sa température constante de +- 15 degrés est idéale pour la production de chaud
ET de froid. Matexi s’est associée à Engie qui a calculé que par rapport aux
chaudières gaz individuelles qui produisent 8500 tonnes C02 sur 30 ans
(uniquement chauffage et eau chaude sanitaire, hors besoins de froid), un
réseau de chaleur peut réduire ce CO2 entre 45% et 100% (avec électricité verte
0 tonne/MWh électrique). ENGIE propose une approche intégrée «Zero carbon as a service», en y
intégrant le potentiel photovoltaïque.

Il faut évidemment encore voir le prix de la
calorie et son évolution par rapport aux autres sources d’énergie. Tout compte
fait, les futurs propriétaires deviendraient clients captifs d’Engie. Si on est
abonné à ce réseau de chaleur on ne change pas facilement !

Le compromis de vente est conditionnel. Il
faut encore évaluer les contraintes techniques et économiques de cette
technique assez révolutionnaire. Ces eaux sont par exemple assez chargées en
fer qui pourrait encrasser les échangeurs de chaleurs. Et Matexi s’assure aussi
que  « l’utilisation
de l’eau d’exhaure ne fasse, à aucun moment, l’objet d’une quelconque
taxation».

Evidemment, on ne peut jamais exclure que ce
réseau de chaleur s’avère du greenwashing : ces jours-ci ça fait bien de verdir
un projet! Mais, en attendant, ce genre de réseau serait un plus pour le climat
et pourrait trouver une application ailleurs dans la région liégeoise.

Une galerie d’exhaure ou areine

Sur la paire du
charbonnage il y a donc une chambre de visite de la galerie d’exhaure. Il y en
a un paquet de ces galeries dans le coin. Les plus importantes remontent à
l’Edit de Conquête du Prince Evêque Ernest de Bavière. Pour récupérer les
petits puits noyés un peu partout il promettait un cens d’areine à qui creusait
une galerie d’exhaure qui partait en pente douce du niveau de la Meuse. La
masse d’eau drainée par ces areines s’appelait la mer. On peut se former une
idée de la « mer » derrière

photo Lon Persich

l’areine à partir de l’exposition « Lieux industriels revisités » avec des
photos de Lon PERSICH, à l’occasion du 40ème anniversaire de la fermeture du
charbonnage.

Même après l’installation
des pompes à vapeur ces areines ont été maintenues, puisqu’ils permettaient
d’évacuer les eaux au niveau de la Meuse. C’est ainsi que Blegny Mine a
installé sa galerie souterraine à moins 60 mètres, pour éviter des frais de
pompage excessif. Moins 60 mètres, c’est le niveau de la Meuse et les eaux de
Blegny sortent aujour’dhui à Cheratte. 

Je me rappellerai toujours les conseils de
l’expert des Risques industriels, géologiques et miniers de la Région Wallonne
venu inspecter la xhorre Nopis, à Hermalle, en face de Cheratte : « il faut toujours s’assurer que
l’areine ne soit pas bouché »
. C’est ce qu’on n’a PAS fait lors de la
fermeture de Cheratte.  En 2002, un coup
d’eau a inondé le centre de Cheratte et les Aciéries de la Meuse, un kilomètre
plus loin.

Suite à cette catastrophe
on a créé un réseau d’observation hydrologique dans la zone pilote de
Wandre-Cheratte. Ce réseau est-il toujours actif ? A vérifier, parce que
le danger d’inondation n’est pas imaginaire. Matexi va munir les baies de la
Tour Malakoff et les sorties des galeries en grilles de manière à laisser
passer tout ruissellement venant des galeries et d’éviter ainsi toute
accumulation d’eau. C’est toujours ça.

Les eaux d’exhaure potabilisables ?

Matexi a donc prévu d’utiliser les eaux
d’exhaure pour un réseau de chaleur (et de froid, en été). C’est bien. Mais je
reste quand même un peu sur ma faim (ou plutôt sur ma soif) : n’est-il pas
dommage  de renvoyer cette eau dans la
Meuse, où un peu plus loin les hollandais et les anversois le pompent pour le
potabiliser ?

Si je vous dis que l’eau des areines était
potable, je n’invente rien. A Cheratte il y a eu jusqu’en 1967 une source qui
avait reçu le nom Maskaphiat. C’est le nom d’une veine de charbon. Le Hasard a
exploité 24 couches de charbon. Il y avait aussi la Grande Pouplouroux, les
Sept Poignées, les Quinze Poignées, la veine des Postes, la Grande Veine
d’Oupeye etc. La source aurait donc pu s’appeler Grande Pouplouroux, mais elle
a été baptisée Mascafia. Elle coulait vers la rue « Entre les
Maisons », qui existe toujours. On y avait installé une pompe, où les
habitants puisaient l’eau. En 1924 les frères Dessart

(Jean-Baptiste et Joseph,
rue de Visé 170) se raccordent à cette source pour fabriquer de l’eau gazeuse.
Vers 1946, l’entreprise est reprise par André Dessart, ancien boucher ayant dû
arrêter son métier pour raison de santé. Dessart a commencé à fabriquer du
chinotto, populaire chez les mineurs italiens, et toujours connu chez les gens
d’origine italienne.

On peut se rendre compte de la prospérité de
cette usine en voyant le nombre livreurs et de véhicules hippomobiles et
automobiles.Sur les eaux d’exhaure et leur potabilisation http://hachhachhh.blogspot.com/2020/05/venez-boire-la-source-si-vous-en.html

Zone à démergement

Les eaux d’exhaure ont un
débit de 100 m3/h. Le promoteur envisage d’utiliser une petite
partie pour un réseau de chaleur et pour une utilisation non-alimentaire. Mais
il ne m’est pas clair où ira cette eau après.
Les stations
d’épuration n’aiment pas des eaux propres (pour Cheratte il s’agit de la
station Liège-Oupeye, de l’autre côté du canal). Matexi
envisage de séparer les eaux de pluie des eaux sales. Je crois même que c’est
une obligation pour des nouveaux lotissements. Mais ces deux
circuits séparés vont-ils dans le
réseau d’égouttage de Cheratte où
on remélange tout et on renvoie tout via la  station de pompage, vers la station
d’épuration?

Suite aux affaissements miniers. Cheratte
constitue la seule zone de démergement présente sur le territoire de Visé. Le réseau
d’égouttage est en-dessous du niveau de la Meuse. Le terme «démergement»
signifie dans le cadre de l’activité de l’A.I.D.E. « les dispositions voulues pour évacuer les eaux afin de prévenir
les inondations dues  »
(EIE p.35). Pas de panique: zone de démergement
ne signifie pas zone d’inondation. Cheratte-bas et les deux périmètres Matexi
ne sont pas repris en zone inondable.

Si j’ai bien compris (voir le schéma), ces
stations de démergement ont un double réseau. En dessous des égoûts chargés
d’eaux sales il y a un autre réseau pour les eaux relativement propres
provenant de la remontée progressive de la nappe aquifère, suite à l’arrêt des
pompages miniers. Même avec ça il y a des arrivées d’eau dans les caves
d’immeubles de plusieurs quartiers. Ce réseau est peu connu, mais il existe.
J’ai pour Herstal notamment plusieurs témoignages. Je ne sais pas s’il existe
partout, mais, en toute logique les eaux d’exhaure devraient rejoindre ce
réseau et aller directement dans la Meuse.

A part éviter que ces eaux
d’exhaure arrivent aux stations d’épuration, la Wallonie n’a aucun projet pour
les valoriser. Pourtant,  on a vu des
fermiers venir pomper l’eau de la xhorre Nopis à Hermalle lors de l’été sec de
2020.

https://www.aide.be/demergement/dispositif-de-demergement

La rue Heyée

La plupart des Etudes d’Incidences
Environnementales sont des documents intéressants, et c’est le cas avec celle
de Cheratte. Ca ratisse très large, et c’est ce qu’il faut pour ce genre de
projets. Il faut juste savoir, pour ne pas être trop frustré après lecture de
ce document volumineux, qu’une bonne partie de ces aspects sont écartés
lorsqu’on arrive à la demande d’urbanisme de projet proprement dit. C’est le
cas par exemple pour la mobilité douce.   « Il
existe un sentier entre la terrasse supérieure 
de la partie ‘est’ du site et Cheratte-Hauteurs et de la partie ‘est’ du
site. Ce sentier correspond ± à la partie sud du tracé du sentier vicinal n°29
prenant naissance dans le haut de la rue Heyée puis redescendant après un
tournant en épingle à cheveu, à travers des parcelles privées, jusqu’à la
terrasse supérieure du site. La pente est modérée à l’exception des derniers 10
mètres présentant une pente nettement plus importante. Ce sentier semble
utilisé de longue date et il a pris dès lors un caractère public par effet de
« prescription acquisitive ». »
(p.77 point 2.6.3.2 Itinéraires pédestres).

Quand j’ai lu ça, j’ai commencé à rêver d’une
passerelle de la tour Malakoff vers les coteaux, et vers la Belle Fleur
au-dessus qui est vraiment une balise dans le paysage. C’est d’ailleurs par là
que les fanas de l’urbex rentraient dans le site du temps de M. Lowie.

début de la rue Heyée

A ma grande déception, il n’y a rien de prévu.
Je veux bien qu’il ne faut pas charger le baudet, et qu’on ne peut pas tout
faire dans le cadre d’un permis d’urbanisme, mais ici on aurait pu prévoir une
passerelle. Et, de la part de la ville de Visé, un minimum d’aménagement de la
rue Heyée qui était bordée de haies, d’où son nom. Elle démarre à droite
derrière la dernière maison à gauche, juste avant l’autoroute. Cette rue
s’appelait aussi rue du Bac. Pour passer d’une rive à l’autre, de Cheratte à
Chertal, on utilisa de grandes barques qui étaient amarrés non loin du passage
à niveau et de la route nationale.  Aujourd’hui, si vous cherchez le bac, il faut
descendre à Lanaye, où le bac ‘Cramignon’ vous transportera à Eijsden ; il
transporté chaque année 40.000 passagers.

une nouvelle gare à Cheratte, avec un
P+R ?

Cette
enquête publique est aussi organisée dans les communes environnantes. Le projet
prévoit notamment une nouvelle gare à Cheratte, avec un P+R. Cette gare est
reprise dans le plan Urbain de Mobilité (PUM) de l’agglomération. E
n 2018, Liège Métropole, autrement dit la Conférence
des Bourgmestres de l’Agglomération, avait demandé à l’unanimité l’ouverture
d’un arrêt à moyen terme à Cheratte. Le Ministre de la Mobilité, avait
répondu que «la SNCB m’informe que les
études qu’elle a menées récemment tendent à montrer un réel intérêt ».

Il y a aussi le projet d’un nouveau pont entre Cheratte et Herstal. Lors de la
RIP on a appris que « la réouverture
de la gare de Cheratte et la création d’un nouveau pont sont bien entendus
intimement liés ».
Un lien intime d’improbabilité ?

Je reviens vers vous avec un nouveau blog,
après la clôture de l’enquête publique ! En attendant, si vous voulez
aller voir sur place, le blog suivant peut vous aider  peut-être http://hachhachhh.blogspot.com/2018/08/visite-aucharbonnage-du-hasard-cheratte.html